Un salon consacré à "l'astronomie à Béjaïa et sa région" s'est ouvert dimanche à la maison de la culture de Béjaïa avec l'ambition de vulgariser les connaissances et de susciter les passions.Cette manifestation, ouverte en présence du ministre des affaires religieuses et des wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, et de personnalités scientifiques et culturelles, est "dédiée autant aux spécialistes qu'aux passionnés", selon les organisateurs. Elle se fixe aussi comme objectif de créer un "espace d'échanges et de vulgarisation des connaissances dans le domaine et cerner le niveau atteint en Algérie", ajoute-t-on de même source. Diverses activités ont été retenues, notamment, des conférences, expositions, ateliers, excursion, visites guidées et séances d'observations et dont la conjonction est de parvenir, au bout de trois jours, à "susciter des passions et à mieux comprendre les phénomènes célestes et les plaisirs auxquels ils donnent lieu par l'observation: Le ciel est un formidable support d'activité pédagogique", selon Djamil Aissani, président de l'association Géhimab. L'occasion en fait va donner l'opportunité aux participants de dérouler le fil de l'histoire de l'astronomie au Maghreb en général et à Béjaïa en particulier, d'ou le thème générique de la manifestation. Au moyen âge, la région, dans un élan de progrès scientifique et culturel, a réservé une place de choix à l'astronomie qui s'est développée par le biais d'un grand nombre de ses savants. Sidi Boumedienne, Ibn Khaldoun, Ibn Raqqam, en sont de ceux-là, se distinguant avec des théories originales et novatrices. Le cas vaut particulièrement pour Ibn Reqqam qui en 1280, y composa son célèbre ouvrage "La table complète" (El zij a-shamil fi tahdib el kamil", dont la particularité avait ouvert, la voie à la prévision d'événements célestes (éclipses, passages des planètes, etc...). Plus tard, c'est l'université de cheikh Sidi-Touati (1375-1495), qui s'est distinguée grâce a une production scientifique de premier ordre et qui a permis à l'amiral turc Piri Reis, d'avoir des détails précis pour l'élaboration de ses cartes et pour la rédaction de son oeuvre notoire "Kitab El bahri" (recueil d'instruction nautique) (1513-1528). Ultérieurement, ce sont les zaouias qui ont pris le relais, notamment celle de chellata, qui en plus d'être un centre de rayonnement religieux, s'est également distinguée dans plusieurs disciplines scientifiques dont l'astronomie. Parmi ses figures de proue, Mohamed El chellati, auteur d'un traité, intitulé "Maalim El Istibsar", qui condense les connaissances en la matière et "ouvre un débat sur des sujets abandonnés ou ignorés", dira M. Aissani. La manifestation, qui se tient conjointement à l'université et à la maison de la culture entend à cet effet, rouvrir les manuscrits, retrouvés dans des fonds documentaires privés, notamment "afnik n'si El-mouhoub", qui recèle un patrimoine inédit et dont la mise à jour est de nature a percer beaucoup de secrets scientifiques. R.R