" L'Algérie est classée quatrième exportateur mondial de gaz naturel en 2008 avec 58,8 milliards de m3, devancée par la Russie , le Canada et la Norvège ", a indiqué le Docteur Abderrahmane Mebtoul, expert international en énergie et ex-conseiller du ministère de l'Energie, dans une récente contribution. Un atout que l'Algérie devra faire valoir. Le docteur Mebtoul a affirmé que " l'énergie restera au centre de notre développement en encourageant le partenariat, l'investissement privé national et international ". Il estime néanmoins que "la rente pétrolière doit être utilisée à bon escient pour le développement, tout en préservant les générations futures, à l'instar de ce qu'a fait la Norvège, grâce à une gestion rationnelle des ressources humaines et une préoccupation centrale de tout processus de développement”. Aussi, l'expert, a précisé que " le gaz va être un facteur important dans la formulation de notre stratégie économique aussi bien dans le cadre des accords d'association avec l'Union européenne que dans l'UMA.”Ainsi, pour s'adapter aux nouvelles données du marché énergétique, Sonatrach a initié de grands projets structurants reconnus (d'intérêt régional prioritaire) par l'Union européenne. Elle s'attache à diversifier son portefeuille afin de consolider son cash-flow et minimiser les risques liés à ses activités relatives aux deux gazoducs reliant respectivement l'Algérie à l'Espagne via le Maroc et à l'Italie via la Tunisie, et dont la capacité sera renforcée, vont s'ajouter deux autres ouvrages sous-marins reliant directement notre pays à ces deux partenaires européens pour permettre d'exporter environ 85 milliards de mètres cubes exportés à l'horizon 2015. Et auxquels s'ajouteront la mise en service des unités de gaz liquéfié de Skikda et Arzew qui sont en cours de réalisation. Ces projets permettront d' augmenter les quantités de gaz exportées de 30 milliards de m3 au moins au cours des cinq prochaines années devant occasionner une entrée de recettes additionnelles d'environ 5 milliards de dollars si le cours du pétrole se stabilise entre 75/80 dollars le baril. L'expert rappellera également la contribution du projet de gazoduc (NIGAL), devant relier le Nigeria à la côte méditerranéenne, qui s'inscrit dans l'esprit de la nouvelle initiative pour le développement durable en Afrique (NEPAD) mais qui nécessitera plus de 10 milliards de dollars US d'investissement, et dont la participation financière européenne est toujours à l'étude . " L'Algérie devrait être classée à l'horizon 2015/2020 selon les prévisions de la commission de Bruxelles derrière la Russie et la Norvège avec 14% de l'approvisionnement pour l'Europe, et selon les estimations internationales détenant entre 2,5 à 3% des réserves mondiales de gaz contre 35% pour la Russie et 15% pour l'Iran et plus de 10% pour le Qatar, ces trois derniers pays représentant plus de 60% des réserves mondiales", a affirmé encore une fois M Mebtoul. D'autre part, le docteur Mebtoul a indiqué qu' " il existe une prise de conscience générale en Algérie, que les hydrocarbures sont une ressource éphémère et que l'épuisement du pétrole pour l'Algérie est dans environ 25 ans et pour le gaz environ 30 ans compte tenu de la consommation intérieure à l' horizon 2015 selon le CREG ( organe de régulation). Et " en vue d'un éventuel épuisement des ressources, des actions sont menées au niveau international par des prises de participation de la Sonatrach dans des projets au Pérou, au Niger et en Libye et à l'avenir pourquoi pas avec d'autres groupes aux USA, en Chine et en Europe, afin, qu'à l'horizon 2015/2020 les recettes provenant de l'étranger puissent représenter environ 15 à 20% des recettes en devises issues des hydrocarbures", a-t-il ajouté dans le même contexte. Nassim I.