Enrichir les échanges et la qualité architecturelle. Ce sont les maîtres mots qui ont prévalu, hier, lors d'une conférence de presse, tenue à l'hôtel El Djazaïr à Alger, par M. Laurent-marc Fischer, président des architectes français à l'export (Afex), M. Jean Gautier, directeur de l'architecture au ministère français de la Culture et de la Communication, M. Lionel Dunet, président du Conseil national de l'Ordre des architectes français, ainsi que M. Khelil Benboulaïd, président du Conseil national de l'Ordre des architectes algériens (Cnoa). Les différents intervenants ont été unanimes à appeler à une étroite collaboration professionnelle entre les architectes français et leurs homologues algériens. A ce titre, il est utile de signaler que les présidents des Ordres des architectes français et algériens, ont entamé à cette occasion des discussions visant à définir et à structurer les axes d'une coopération future. D'autant plus, la journée devrait s'achever par le renouvellement de la convention bilatérale de coopération entre I'Ecole nationale supérieure d'architecture d'Alger (ex-Epau) et I'Afex. C'est dans cette optique que M. Laurent-marc Fischer a signalé qu' "en Algérie, l'échange architectural n'est pas assez développé. Il y a plus d'architectes algériens activant en France, que les architectes français qui sont installés ici en Algérie. Nous souhaitons combler en quelque sorte ce déficit". De son côté, M. Jean Gautier a indiqué que " l'architecture est un sujet qui avance avec les débats et les discussions entre les professionnels, et ce à travers l'échange de formations et d'expertises, car nous rencontrons les mêmes problèmes et avons les mêmes préoccupations. Il est très important d'échanger les informations, notamment en ce qui concerne les traditions constructives". Cependant, M. Khaled Benboulaïd a mis en avant le constat négatif qui a primé dans notre pays depuis l'Indépendance en ce qui se rapporte à la politique architecturale. "Nous étions obligés de construire et de bâtir, mais les mots qualité et durabilité n'avaient aucun sens. C'est jusqu'à aujourd'hui, après 15 ans de l'existence du Cnoa, qu'on commence à réfléchir pour trouver des solutions", a-t-il indiqué. Selon lui, en matière d'urbanisme, l'Algérie a sous-exploité les centres villes ainsi que les hauteurs. De ce fait, les villes algériennes souffrent énormément de problèmes de circulation, notamment avec les flux de voitures qui transitent quotidiennement ainsi que l'étalement urbain. M. Benboulaïd a affiché à la même occasion son souhait majeur de voir l'Algérie s'orienter vers la valorisation de l'identité algérienne à travers son architecture. Selon lui, le bâti ancestral berbère doit être le dialecte de base qui pourrait être à son tour le langage architectural algérien. "Il est impératif de s'identifier à travers des expressions architecturales propres à nous", a souligné le président du Cnoa. Par ailleurs, M. Benboulaïd a indiqué que les challenges sont ouverts, tout en appelant les Français à exhiber une plus-value intéressante. Organisées conjointement par la Mission Economique de I'Ambassade de France en Algérie et Ubifrance, I'Agence française pour le développement International des Entreprises, en partenariat avec I'Afex, les rencontres franco-algériennes, s'étalant sur deux jours et placées sous le thème "Construire ensemble durablement", prévoient à la fois des séances plénières, des tables rondes thématiques, ainsi que des entretiens individuels. Elles constitueront un forum d'échanges entre experts et professionnels du secteur de I'architecture et de I'urbanisme des deux pays et permettront aussi de découvrir, ou de mieux connaître, les plus récents développements en la matière. A noter que le 22 juin, la délégation française se rendra à Constantine, où elle tiendra une réunion avec le wali, les cadres de la wilaya et quelques élus locaux. Les discussions tourneront autour de trois problématiques définies par la wilaya, à savoir, la modernisation de la métropole constantinoise, réhabilitation du bâti ancien et intégration des futurs réseaux de transport urbain. H M.