Les risques d'intoxication alimentaire existent tout au long de l'année, mais se renforcent généralement dans la période estivale. En Algérie, une étude montre que 62 % des cas d'intoxication se produisent au cours de fêtes familiales ou de repas collectifs. En revanche, le nombre des cas de toxi-infections d'origine alimentaire a enregistré une réduction importante passant de 9 000 cas en 1990 à 3 250 en 2008, soit une régression de près de deux tiers. C'est du moins ce qu'a affirmé, lundi, le secrétaire général du ministère du Commerce, Safi Telli, au cours d'une journée d'information régionale sur les dangers des intoxications alimentaires, tenue à Skikda. M. Telli a précisé que cette réduction est "le résultat des efforts entrepris en matière de contrôle". Le représentant du ministère du Commerce, considère que les résultats encourageants illustrés par l'importance de la réduction des cas d'intoxication "n'empêchent pas l'intensification des contrôles" et le "maintien de la vigilance à l'échelle nationale… Une vigilance qui doit être particulièrement de mise" a-t-il souligné, pour "les produits périssables tels que les viandes, le lait et ses dérivés" ou les "denrées dangereuses comme les champignons vénéneux qui avaient causé la mort de neuf personnes en 2008". Le ministère du Commerce, qui poursuit l'intensification des actions de contrôle, a également "entrepris de multiplier les infrastructures du secteur du commerce en lançant, notamment, le projet de création d'une école de formation des agents de contrôle", a souligné M. Telli. Il a également évoqué, dans ce contexte, le renforcement du corps des agents de contrôle par 7 000 nouveaux fonctionnaires durant le prochain quinquennat et d'étoffer le réseau de laboratoires de contrôle de la qualité, avec la création d'un laboratoire dans chaque wilaya. Ainsi, une enveloppe financière de 5,9 milliards de dinars a été mobilisée en vue de "l'organisation et de la modernisation des marchés de gros et de détail à travers le pays", en plus de "l'inscription de 211 projets de marchés de détail", a-t-il affirmé, appelant les associations de protection des consommateurs à "multiplier les actions d'information et de sensibilisation du consommateur, en particulier contre les dangers représentés par des produits alimentaires suspects". Par ailleurs, le secrétaire général du ministère du Commerce a indiqué que les services de contrôle et de la répression des fraudes ont eu à effectuer, en 2008, sur l'ensemble du territoire national, près de 900 000 interventions qui ont abouti à la saisie de 886 000 tonnes de produits divers et la fermeture par mesure administrative de 11.850 locaux de commerce. Signalons, entre autre, l'intervention de M. Kamel Saïdi, cadre au même ministère qui a évoqué, dans une communication consacrée à la "nouvelle législation relative à la protection du consommateur et à la répression de la fraude", les dispositions légales définissant les nouvelles règles en la matière. Il est utile de signaler que la rencontre à laquelle ont pris part des directeurs centraux du ministère du Commerce, des représentants d'associations de protection du consommateur et les directeurs du commerce de la région Est (Annaba, Skikda, Guelma, Souk Ahras et El Tarf) vise à clarifier les actions lancées par le gouvernement en matière de protection du consommateur et à expliquer les dispositions de la loi n°09-03 du 25 février 2009 relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes. Enfin, les participants à cette rencontre ont plaidé pour le renforcement des moyens des laboratoires et des différents intervenants dans le domaine de la protection du consommateur, en préconisant, toutefois, la création d'une "agence nationale chargée de la protection du consommateur et de la qualité des produits alimentaires". Samira H.