En période des grandes chaleurs, le risque d'intoxication alimentaire est plus grands. Des études ont révélé que plus de 60% des cas d'intoxication alimentaire enregistrés en Algérie se produisent dans les rassemblements familiaux et lors des fêtes et que le traitement d'un seul cas d'intoxication coûte 3000 DA par jour. Ces études ont, démontré que l'intoxication alimentaire a des répercussions sur la santé, notamment chez les enfants et les personnes âgées. L'Algérie compte chaque année entre 3000 et 5000 cas d'intoxications collectives déclarés, a indiqué hier un médecin de l'Institut national de la santé publique (INSP), le Dr Hadj Lakhel Belkacem. Le médecin nutritionniste a relevé dans un entretien à l'APS que "même si les intoxications alimentaires collectives font parties des maladies à déclaration obligatoire, beaucoup de cas échappent aux statistiques et ne sont pas déclarés". Il a souligné à ce sujet qu'en général, les intoxications collectives enregistrées sont des "infections qui ne mettent pas en jeu la vie des intoxiqués". Les personnes particulièrement touchées sont "les plus fragiles et vulnérables", à savoir les plus jeunes, les personnes âgées et les femmes enceintes. Le médecin a expliqué en outre que les intoxications collectives ont lieu souvent lors des mariages, des périodes de pèlerinage et de "zerda", où il est enregistré un manque de précautions sur le plan hygiénique. Certes, les préparations alimentaires dans les foyers sont "plus propres", mais, selon le nutritionniste, c'est les conditions de conservation qui sont à mettre en cause, puisque les repas dans ce genre de "réceptions" sont préparés à l'avance "ce qui donne aux germes le temps de se multiplier et de se proliférer". Le médecin a recommandé une conservation à chaud des aliments chauds jusqu'au moment de servir afin d'éviter les intoxications soulignant que "les dangers des intoxications alimentaires à long terme sur la santé "ne sont pas connus". Il a aussi abordé la question de l'hygiène alimentaire "qui fait défaut dans les gargotes" ou beaucoup d'Algériens "déjeunent de plus en plus avec des repas rapides constitués essentiellement de friture et glucides avec la sacrée bouteille de limonade". "Dans ces gargotes, n'importe qui fait n'importe quoi dans n'importe quoi", s'est-il inquiété, regrettant que "le contrôle des services de prévention qui se faisait à un certain moment ait été un peu délaissé". Selon le Dr Hadj Lakhel, il est important que "tous ceux qui travaillent dans la restauration et qui sont appelés à manipuler, préparer ou servir des aliments connaissent les risques qu'ils peuvent faire courir aux gens". Il est à noter, qu'en 2008, plus de 3260 cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés en Algérie, dont la plupart ont été enregistrés durant la saison estivale, pendant les fêtes et les cérémonies. Les spécialistes affirment, par ailleurs, que les cas d'intoxication annoncés, ne reflètent pas la réalité puisque les cas individuels sont généralement soignés dans les cliniques privées ou par des médicaments que les malades achètent directement auprès leur pharmacien. Les statistiques du ministère du Commerce indiquent que 28% des intoxications alimentaires sont dus aux viandes et au non respect des conditions d'hygiène et de conditionnement, notamment de certains produits à l'instar des œufs qui sont largement utilisés dans la préparation de la confiserie au cours de la saison estivale. Les statistiques en question ont notamment révélé que la consommation de produits alimentaires, tels que les œufs, le lait et fromages ainsi que d'autres produits, exposés au soleil par certains, cause directement des intoxications.