Producteurs et consommateurs de pétrole ont tenté d'accorder mardi leurs violons à Vienne. Ainsi, les représentants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ceux de l'Union européenne (UE) ont débattu des perspectives du marché pétrolier L'UE et l'Opep on conclu pour un développement durable et la stabilité du marché pétrolier et que le niveau actuel des cours n'est cependant pas une menace pour la reprise économique, tempèrent les deux institutions. Ils ont également estimé que le marché du pétrole risque d'être confronté à une nouvelle bulle spéculative à défaut d'une réforme du secteur financier et d'une meilleure transparence. Les deux organisations ont aussi réaffirmé leur attachement aux principes du développement durable, ainsi qu'à la stabilité du marché pétrolier. "La bulle de 2008 pourrait se reproduire si des réformes du système de régulation, notamment une meilleure transparence, ne sont pas effectuées dans le cadre d'une refonte globale du secteur financier mondial", écrit l'Union européenne dans un communiqué.L'UE ajoute que les participants de la réunion, à Vienne, ont reconnu que le rôle de la spéculation dans les marchés financiers "n'avait pas été réglé". L'Opep a fréquemment accusé la spéculation d'avoir fait flamber les cours. "Depuis le début de l'année 2008, nous alertons le monde de l'existence d'une bulle. Il nous faut une sorte de régulation", a déclaré le secrétaire général Abdoullah al Badri lors de la conférence de presse conjointe suivant la réunion. El Badri a également indiqué que l'Opep sera "toujours prête" à fournir tout le pétrole dont l'économie mondiale peut avoir besoin. "L'Opep est toujours prête à fournir à tout moment le pétrole dont le monde peut avoir besoin, quelle que soit la quantité demandée", a insisté le secrétaire général au cours de la conférence de presse de clôture de la sixième réunion de dialogue entre l'Opep et l'Union européenne. "Nous sommes en situation de surcapacité de production", a-t-il rappelé en ajoutant qu'il n'y avait "pas de problème de sécurité de l'approvisionnement". Le président du cartel, le ministre angolais du Pétrole, José Botelho de Vasconcelo, a déclaré qu'il "adorerai(t) atteindre 80 dollars le baril". Le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs a estimé qu'un cours de 70 dollars ne serait quant à lui pas néfaste. "Nous avons également estimé durant notre réunion qu'un cours de 70 dollars le baril, soit le niveau actuel, ne nuisait absolument pas à la reprise économique", a déclaré Piebalgs, qui représentait l'Union européenne. "Nous pensons franchement que la situation actuelle est stable. Si cela continue, nous aurons une chance de reprise (économique) et cela garantira la poursuite des investissements en amont", a-t-il ajouté. S'agissant de la préparation de la Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques et de la Réunion des Parties au Protocole de Kyoto à Copenhague en décembre 2009, les deux parties étaient conscientes "de l'impact des mesures d'atténuation sur les pays en développement, en particulier les pays producteurs de pétrole". L'UE et l'Opep ont reconnu l'importance de la diversité des sources d'énergie, y compris les énergies renouvelables, d'éviter de gaspiller de précieuses ressources, de l'amélioration de l'efficacité et le développement des technologies des combustibles fossiles plus propres, en particulier la capture du carbone et stockage (CCS). Elles sont également conscientes de la nécessité de répondre aux préoccupations de l'industrie de l'énergie d'une manière "équitable, équilibrée et durable, en reconnaissant l'importance des combustibles fossiles, et en particulier le pétrole". Les deux parties qui ont examiné un rapport sur les biocarburants vont réaliser une étude sur l'impact de ces carburants sur l'industrie du raffinage, et organiser un atelier pour discuter des résultats de l'étude. Samira G.