"Investir dans l'agriculture pour réaliser la croissance économique et la sécurité alimentaire" est le thème principal de la 13e session de la conférence de l'Union africaine (UA), prévue, demain en Libye. Le président Bouteflika, qui se trouve depuis, hier, à Syrte, ainsi que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, discuteront de l'élaboration d'un document relatif au développement agricole global en Afrique contenant les plans et programmes préparés par les experts des organisations africaines dont le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), le marché commun de l'Afrique de l'Est et australe (Comesa) et le PDDAA. Ces plans ont été présentés, samedi dernier à Tripoli, lors d'une rencontre organisée par plusieurs experts et spécialistes en agronomie, des ministres de l'Agriculture et du Développement rural et des représentants d'organisations agricoles. La rencontre a permis de mesurer les réalisations accomplies pendant les six dernières années en ce qui concerne les objectifs de développement agricole décidés par le sommet de l'UA, en 2003 à Maputo, la capitale du Mozambique. Les débats ont été axés autour de la problématique des investissements agricoles comme solution à l'insécurité et à l'instabilité alimentaire, ainsi que la mise en oeuvre urgente du troisième pilier du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA). Le PDDAA est une initiative africaine approuvée à Maputo, en juillet 2003, lors de la deuxième assemblée ordinaire de l'UA et dans le cadre de laquelle les pays membres de l'organisation continentale se sont engagés à accorder 10% de leurs budgets nationaux au développement de l'agriculture. Pour répondre à son objectif principal qui consiste à atteindre une croissance annuelle de 6% dans le secteur agricole, le PDDAA s'appuie sur quatre piliers majeurs d'investissement, à savoir la terre et la gestion de l'eau, l'infrastructure rurale et les capacités d'accès aux marchés, la nourriture et la réduction de la faim et, enfin, la recherche agricole et la vulgarisation. Seize pays ont été sélectionnés parmi les cinq régions africaines pour participer à l'atelier sur la base du niveau de développement. Depuis 2005, les prix des denrées alimentaires connaissent une augmentation fulgurante. L'indice des prix alimentaires de la FAO indique une hausse moyenne de 23 % en 2008, par rapport à 2007. C'est dans ce cadre que l'UA et le Nepad, en appréciant les progrès réalisés dans les processus des tables rondes nationales, se sont montrés particulièrement préoccupés par l'urgence d'accélérer la mise en oeuvre des plans d'action sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, spécialement face à la flambée des prix des denrées alimentaires et leurs effets néfastes sur la sécurité alimentaire, particulièrement sur les groupes vulnérables. "C'est une réunion qui va permettre aux chefs d'Etat de faire le point sur les préparatifs de la participation de certains d'entre eux au sommet du G-8 dans son segment Afrique, prévu en juillet en Italie", a précisé Messahel, hier, rappelant que depuis le sommet de Gênes (Italie) en 2001, les chefs d'Etat initiateurs du Nepad, dont le président Bouteflika, ont toujours pris part à ce dialogue entre l'UA et le G-8. Il s'agira pour les chefs d'Etat africains de préparer à Syrte la prochaine réunion du G-8, qualifiée par Messahel d'étape extrêmement importante, puisque ce sera l'occasion pour eux de débattre et de discuter avec les responsables du G-8 de questions se rapportant notamment à la crise économique et financière et ses conséquences sur la situation générale en Afrique. Le 13e Sommet de l'UA est appelé, également, à se prononcer sur les recommandations du Conseil exécutif en ce qui concerne la transformation de la Commission en Autorité de l'UA. Adnane Cherih