L'Algérie continue de s'offrir de mauvais scores en matière d'ouverture au commerce extérieur et aux investissements internationaux. Selon le dernier rapport du Forum économique mondial (FEM), rendu public récemment, portant sur l'environnement économique des affaires, ainsi que les indicateurs relatifs au commerce international et la facilitation de l'investissement étranger, l'Algérie arrive à la 112e position avec un score de 3,18 points seulement, après la Tunisie (41e ) première au niveau du Maghreb et le Maroc( 55e). Avec ce classement sur un panel de 121 pays, l'Algérie perd 4 places par rapport à l'année 2008, année au cours de laquelle l'Algérie a été classée à la 108 place. Le rapport en question explique qu'en matière d'accès au marché, l'Algérie est à la 118e place avec 2, 76 points, en termes de facilitation administrative elle est à la 88e place (3,24 points). Quant aux infrastructures de communication et de transport , elle se classe à la 90e position. Enfin, elle se positionne à la 92e place en matière d'environnement des affaires. A noter que le document du FEM rappelle les risques liés au protectionnisme ainsi qu'à la prospérité généralisée et à la réduction de la pauvreté. Ces derniers ont accompagné l'expansion du commerce international dans les années qui ont précédé 2008. Ce document a été élaboré à un moment critique pour le commerce mondial, avec le déclin de l'activité économique globale et la baisse des volumes commerciaux. Revenant au classement des pays, deux économies de l'Est asiatique, Singapour et Hong Kong, occupent le haut du classement de l'Enabling Trade Index, suivies par la Suisse, le Danemark et la Suède, selon le "Global Enabling Trade Report 2009" publié à Genève par le (FEM). Le Canada, la Norvège, la Finlande, l'Autriche et les Pays-Bas viennent compléter la liste des 10 pays les mieux classés, indique le FEM pour lequel ces résultats sont les témoins de l'ouverture de Singapour et de Hong Kong au commerce et aux investissements internationaux, et ce, dans le cadre de leur stratégie fructueuse de développement économique. Le rapport précise que les deux économies ont mis en place une administration douanière et un environnement commercial particulièrement efficaces. Et d'ajouter qu'elles se sont, par ailleurs, dotées d'infrastructures de transport et de télécommunications fortement développées, assurant un transit rapide vers la destination finale. Des atouts soutenus par des environnements commerciaux propices aux échanges. En ce qui concerne le cas de l'Algérie, si l'on peut faire une petite lecture sur ce classement défavorable, il est clair que la dernière décision prise par le gouvernement du Premier ministre Ahmed Ouyahia, en l'occurrence d'imposer aux investisseurs étrangers une ouverture de capital à hauteur de 51% au profit d'un partenaire algérien et l'obligation faite à une société d'importation étrangère de céder 30% de ses parts à une partie algérienne, a son influence sur le classement. D'ailleurs, cette instruction a suscité des remous du côté des Européens notamment, qui jugent cette décision draconienne et de contrariante pour l'investissement. Catherine Ashton, commissaire européenne au commerce extérieur, a reproché au gouvernement algérien l'effet rétroactif des mesures Ouyahia sur l'investissement qui, selon elle, "sape la certitude juridique", et à appelé le gouvernement algérien à "reconsidérer les mesures et d'explorer la possibilité de suspendre leur application". M. Ahmed Ouyahia avait, d'ailleurs, exprimé sa détermination à appliquer et à assumer, ce qui s'apparente, aux yeux des partenaires étrangers, à un revirement dans la politique de commerce extérieur de l'Algérie, mais qui est pour le gouvernement une redistribution des rôles dans un scénario visant le rééquilibrage des relations commerciales. Samira Hamadi