Désormais, les entreprises créant plus de 100 emplois à leur lancement bénéficieront de l'allongement de l'exonération de l'Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) de 3 à 5 ans. Il s'agit là de la mesure phare, adoptée, mardi à Alger, par le Conseil des ministres, présidé par le président de la République, dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009. En effet, cette nouvelle facilitation accordée aux nouvelles entreprises démontre parfaitement la détermination du gouvernement à mettre en place les outils et les moyens nécessaires afin d'épauler les jeune sociétés, notamment durant l'étape cruciale qui est celle du lancement. Cette mesure découle également de la volonté du gouvernement de poursuivre les efforts consentis dans le cadre de la lutte contre le chômage et la politique nationale de l'emploi. Intervenant sur ce dossier, le président de la République a souligné que les importants efforts engagés par l'Etat pour réduire le chômage ont effectivement donné des résultats encourageants qui appellent à leur poursuite tout en veillant à les rationaliser davantage. "Notre politique de lutte contre le chômage a certes un coût, mais elle aboutira graduellement à la prise en charge des attentes de la jeunesse qui constitue l'essentiel des demandeurs d'emploi, à offrir des débouchés suffisants aux fruits de notre politique intensive d'enseignement et de formation et à réduire le nombre des démunis sociaux. C'est donc, dans une vision d'ensemble que nous devons toujours appréhender cette importante question", a souligné le président Abdelaziz Bouteflika. En outre, la loi de finances complémentaire pour 2009 prévoit l'augmentation de la part des intérêts pris en charge par l'Etat sur les crédits bancaires destinés au financement des micro-entreprises, et qui peuvent aller jusqu'à plus de 80% dans les wilayas des Hauts-Plateaux et plus de 90% dans les wilayas du Sud. Il s'agit également du doublement de la dotation du Fonds de garantie mutuelle des crédits aux jeunes promoteurs, qui passe de 20 à 40 milliards DA ainsi que la création par les banques au niveau de chaque wilaya, d'un fonds d'investissement destiné à accompagner les jeunes investisseurs. Dans le cadre de la LFC 2009, il a été décidé également l'extension des avantages au profit des jeunes promoteurs recrutant au moins 5 personnes, de l'augmentation de la part de la quote-part patronale prise en charge par l'Etat en faveur des employeurs recrutant des demandeurs d'emploi. Désormais, la part due par l'employeur dans le cas d'un recrutement est ramenée de 34,5% à 24,5% dans les wilayas du nord du pays, à 20,5% dans les wilayas des Hauts-Plateaux et à 16,5% dans les wilayas du Sud. A noter qu'avant l'adoption du texte, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a présenté une communication sur la politique nationale de l'emploi. Selon l'exposé du ministre, l'Algérie a pu créer plus de 2 658 000 emplois durant la décennie 1999 à 2008, dont la moitié à travers les dispositifs d'emplois d'attente. À la fin de l'année dernière, selon le ministre, la population occupée était composée de 69% de salariés permanents, d'employeurs et de travailleurs indépendants, alors que les salariés non permanents ne représentaient que 31%. La dynamique de création d'emplois enregistre également un nouvel essor depuis le début de l'année en cours. C'est ainsi que sur une année (juin 2008 à juin 2009), le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle a permis l'insertion de plus de 300 000 primo-demandeurs d'emploi parmi lesquels 93 000 jeunes diplômés. Les trois dispositifs d'appui à la création de micro-entreprises, l'Agence nationale pour le soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), la Caisse nationale d'allocation chômage (Cnac) et l'Agence nationale de gestion des micro-crédits (Angem), ont, quant à eux, enregistré un doublement de leur rendement depuis le début de cette année, totalisant de janvier à juin 2009, le financement de plus de 41 000 investissements devant créer plus de 74 000 emplois. Les emplois offerts par les entreprises, les administrations ou générés par le secteur agricole et les nouveaux investissements enregistrent une hausse durant le premier semestre de cette année. Partant, l'objectif arrêté dans le programme présidentiel pour la création, entre 2009 et 2014, d'un total de 3 millions d'emplois, dont la moitié en emplois d'attente, s'annonce déjà sous de bons auspices. Notons, qu'à la fin des débats tenus au cours de ce Conseil des ministres, le président de la République a insisté sur la nécessaire implication de tous dans le processus de développement économique. "Les citoyens doivent réhabiliter la valeur du travail et de l'effort pour produire de plus en plus la richesse qui est investie pour leur bien-être et qui demeure actuellement le fruit des hydrocarbures", a souligné le chef de l'Etat. "Les travailleurs doivent se mobiliser davantage pour produire, sauvegarder la viabilité de leurs entreprises et contribuer à créer plus de valeur ajoutée dont ils auront alors leur juste part en amélioration de leurs salaires", a ajouté le président de la République. "Les opérateurs nationaux devront, quant à eux, se déployer à travers tout le territoire national pour assurer l'équilibre territorial du développement, s'orienter vers la production de biens et de services véritables, tirer bénéficie des importants programmes publics d'investissements et offrir des emplois à nos jeunes en attente d'insertion professionnelle", a poursuivi le président Abdelaziz Bouteflika. En conclusion, le président de la République a instruit le gouvernement de tirer profit de la prochaine réunion de la tripartite prévue à l'automne prochain et qui, outre le relèvement annoncé du salaire minimum garanti sur lequel elle se penchera, devra contribuer à mobiliser davantage les représentants des travailleurs et les organisations patronales nationales autour de cet effort d'intensification du développement de l'outil de production, conformément au Pacte national économique et social conclu voilà trois années.