Face à une crise financière qui persiste, les responsables des différentes institutions financières redoublent d'efforts afin de faire face. Dans ce sens, la Banque centrale européenne (BCE) a alloué, mardi, un peu plus de 88 milliards d'euros aux banques de la zone euro via son opération de refinancement principale. Le volume prêté par la BCE sur sept jours dépasse largement les besoins des établissements pour remplir leurs réserves minimum obligatoires. La BCE les a évalués à un montant négatif de -197 milliards d'euros, ce qui est le signe d'une surabondance de liquidités sur le circuit bancaire. Au total, 396 banques ont demandé des crédits, toujours assortis d'un taux fixe de 1%, selon un communiqué aux marchés. Le marché est largement irrigué en "cash" depuis l'allocation fin juin de plus de 442 milliards par la BCE au cours d'une opération inédite d'une maturité de douze mois. En mettant à leur disposition des liquidités bon marché et sur une longue période, la BCE veut encourager les banques à prêter davantage et à de meilleures conditions, alors que montent les craintes d'une raréfaction du crédit redoutable pour l'économie. De son côté, l'Etat islandais va recapitaliser à hauteur de 270 milliards de couronnes (1,5 milliard d'euros) les trois principales banques islandaises nationalisées en urgence en octobre dernier à cause de la crise financière internationale. Le plan concerne les trois nouvelles banques (Islandsbanki, New Kaupthing et New Landsbanki) créées sur les cendres des banques commerciales qui avaient fait faillite en octobre, indique le gouvernement dans un communiqué. L'accord, précédé par plusieurs semaines de négociations avec les créanciers et anciens propriétaires des banques, doit être appliqué le 14 août, poursuit-il. Il prévoit que la majorité du capital de deux banques, Islandsbanki et New Kaupthing, soit rendue à des actionnaires privés, même si l'Etat restera au capital et au conseil d'administration. "Ils permettent de recapitaliser les banques, potentiellement à un coût significativement moins élevé pour le contribuable qu'initialement envisagé, et nous pensons que le résultat sera juste et équitable pour les actionnaires" déclare le ministre islandais des Finances, Steingrimur Sigfusson, cité dans le communiqué. De l'autre côté de l'Atlantique ce sont les bonus qui font débat. Les banques américaines qui ont bénéficié de 700 milliards de dollars consacrés par l'Etat à leur sauvetage, promettent des bonus colossaux à leurs salariés pour 2009. C'est le cas de Goldman Sachs qui mobilise 20 milliards de dollars pour payer les bonus à venir. Dans un entretien à la chaîne de télévision PBS, lundi 20 juillet, le président américain, Barack Obama, a fustigé la cupidité de financiers irresponsables, sourds à la misère du monde : "Le problème, selon moi, c'est qu'on n'a pas l'impression que les gens de Wall Street aient le moindre remords d'avoir pris autant de risques", dit M. Obama.