La Banque centrale européenne (BCE) a cherché à rassurer des marchés financiers très tendus mardi, assurant que le système bancaire ne serait pas perturbé par l'arrivée à échéance cette semaine de près de 500 milliards d'euros de prêts d'urgence. Les établissements financiers de la zone euro vont ainsi devoir rembourser jeudi à la BCE 442 milliards d'euros. Il s'agit de la première tranche de trois opérations à un an offertes aux banques commerciales au plus fort de la crise. Les banques de la zone euro, "pourront toutes rembourser" même s'"il y a quelques banques qui sont en moins bonne situation qui peuvent éventuellement souffrir", a déclaré mardi Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et membre du Conseil des gouverneurs de la BCE. Interrogé sur Europe 1, il a ajouté: "Nous ferons en sorte qu'il n'y ait aucun problème et que tout cela se passe bien". Les deux tranches suivantes à un an viennent à échéance en septembre et en décembre. Pour alléger la charge de remboursement des banques, la BCE a présenté des facilités d'emprunts supplémentaires. Ainsi, mercredi, à la veille de l'échéance, l'institution présidée par Jean-Claude Trichet va offrir aux banques des fonds illimités à trois mois. Cela devrait empêcher d'éventuels problèmes de financement dans le système bancaire de la zone euro dans son ensemble. Les marchés craignent que les banques les plus fragiles n'aient des difficultés à passer d'une situation de sécurité qui consistait à emprunter à 12 mois à la BCE à une situation d'emprunts à plus court terme. La Banque centrale européenne a prêté 131,9 milliards d'euros de fonds à trois mois aux banques, un montant inférieur aux attentes, alors que les établissements financiers doivent lui rembourser jeudi 442 milliards d'euros de fonds à un an. L'institution présidée par Jean-Claude Trichet a dit que 171 banques avaient empruntés ses fonds à un taux de 1% dans le cadre de cette opération, dont le montant est nettement inférieur aux 210 milliards d'euros attendus en moyenne par les investisseurs interrogés par Reuters. Pour autant le montant atteint reste le plus élevé jamais emprunté pour une opération à trois mois. La faiblesse relative de la demande devrait toutefois atténuer les craintes portant sur la solidité des banques européennes qui ont fortement pesé sur les marchés cette semaine, tandis que les analystes estimaient qu'une forte demande serait considérée comme un signal d'alarme. "Dans l'ensemble, c'est un signe positif pour l'ensemble du système bancaire européen. C'est, selon moi, la raison pour laquelle on observe cette réaction sur le marché", note Kornelius Purps, stratège chez UniCredit. "Néanmoins, il reste encore 170 banques qui envisagent cela comme une option viable pour obtenir des financements de la BCE à 1% pour seulement trois mois, nous ne sommes donc pas encore sortis du bois." A la suite de l'annonce de la BCE, l'indice des principales valeurs européennes est revenu en territoire positif, l'euro a repris des couleurs face à dollar et au yen, tandis que les emprunts d'Etat allemands de référence se sont mis à reculer.