Peut-on croire que nos entreprises pourront sans doute, à partir d'un programme de mise à niveau, surmonter rapidement les quelques habitudes provenant de l'ère socialiste, annuler d'un coup les séquelles des gestions administrées ? L'entrée dans la concurrence va modifier tous les comportements des acteurs opérationnels et même des consommateurs. Il en sera également de même des universités lesquelles sont promues au débat public pour ce qui concerne les mutations qu'elles devraient ne pas ignorer, d'autant que la nouvelle vision des pouvoirs publics place les entreprises au cœur de toute nouvelle politique industrielle. Qu'il soit demandé aux entreprises à caractère public de lancer et même de parrainer la recherche s'inscrirait-il dans une stratégie ayant pour finalité de créer le cadre d'une réadaptation des universités au monde professionnel? Jusqu'à ce jour, ce sont les écoles d'ingénieurs, les instituts ou universités en agroalimentaire qui ont formé des ingénieurs pour le monde du travail. Ces écoles, instituts ou universités ont produit des cadres rapidement adaptés à notre économie ? Ce serait vraiment faire preuve d'ingratitude de ne pas reconnaître la compétence et la loyauté à nos universitaires que ceux-là se soient astreints à continuer à former nos étudiants dans la recherche au lieu d'écouter le champ des sirènes. N' y a-t-il, cependant, pas un péril qui menacerait nos universités en leur faisant perdre l'âme qui est celui de la formation et de la recherche ? N'est-ce pas qu'il devrait éviter de faire des universités des appendices des entreprises alors que ce sont généralement les grandes écoles qui devraient se professionnaliser ? Les grandes écoles vont continuer à s'intéresser au monde de la recherche appliquée, en collaboration avec les entreprises, mais il faudrait bien les distinguer des universités. N.B.