L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a célébré, hier, le cinquantième anniversaire de la mort du martyr Aïssat Idir, fondateur de la première organisation syndicale algérienne, en présence de la famille révolutionnaire, de hauts responsables ainsi que des membres de la famille du défunt. Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmajid Sidi Said, a rappelé les qualités du défunt qui, a-t-il dit "a contribué à la sensibilisation du peuple sur la nécessité de s'unir et de se mobiliser en organisation syndicale nationale au profit de la Révolution". Il a relevé, à l'occasion, le rôle du défunt dans la mobilisation et la sensibilisation des forces populaires et laborieuses pour dévoiler la vérité du colonisateur et ses manœuvres et crimes perpétrés au su et au vu des organisations syndicales étrangères, notamment françaises qui prétendaient défendre les droits de l'Homme. Né d'une famille de paysans le 7 juin 1919 à Djemaâ Saharidj (Tizi-Ouzou), Aïssat Idir entame son parcours éducatif à l'école coranique du village avant de rejoindre l'Ecole normale d'Alger. Ensuite, il rejoint son oncle en Tunisie où il entreprend, en 1935, des études universitaires en sciences économiques avant de rentrer au pays en 1938. En 1939, Aïssat Idir rejoint les Ateliers industriels de l'Air (AIA) de l'aéroport d'Alger, où il a exercé comme comptable avant d'être promu chef de service à l'administration. Après l'aéroport d'Alger, il part à la Caisse sociale du bâtiment (Cacobat) où il cultive ses premières tendances syndicales et son engagement pour les droits des travailleurs algériens ; c'est alors qu'il est élu membre du comité exécutif des travailleurs affiliés au syndicat français. En 1943, il intègre les rangs des militants nationalistes algériens qui activent dans la clandestinité et rejoint, l'année suivante, le Parti du peuple algérien (PPA). Son militantisme et son éveil révolutionnaire lui permettent d'être membre du comité exécutif du PPA et de la rédaction du journal "La Nation algérienne" et de devenir, ensuite, un des premiers rédacteurs du journal "l'Algérie libre". En 1949, Aïssat Idir parvient à créer un syndicat algérien ; c'est ainsi qu'il réussit à imposer une proposition personnelle pour la mise en place d'une commission ouvrière et une centrale syndicale activant sous la bannière du Mouvement du triomphe et des libertés démocratiques (MTLD) qu'il présidera de 1949 à 1954. La réponse des autorités coloniales a été l'arrestation d'Aïssat Idir et de centaines de syndicalistes. En mai 1956, le militant est incarcéré et subit les affres de la torture des mains du colonel Godard et des parachutistes pour les chefs d'accusation d'atteinte à la sécurité de l'Etat français. Le fondateur du syndicalisme algérien succombe aux supplices de la torture le 26 juillet 1959 à l'hôpital militaire Maillot, à Alger, alors que les conditions de sa mort demeurent sombres à nos jours. La perte d'Aïssat Idir lui a valu reconnaissance et respect d'innombrables organisations internationales dont l'ONU, le Bureau international du travail (BIT) ou encore la Confédération internationale des syndicats autonomes et la Fédération syndicale internationale. O.M.