La Chine a exprimé vendredi ses regrets après l'ouverture d'une enquête anti-dumping par l'Union européenne (UE) sur les produits en alliage d'aluminium destinés aux roues de véhicules et importés de la Chine, a déclaré Yao Jian, porte-parole du ministère chinois du Commerce, dans un communiqué publié sur le site du ministère. "L'UE n'arrive pas à assumer sa responsabilité de contrôler strictement la validité de la plainte et envoie des signaux trompeurs à l'industrie," ajoute Yao Jian. La Commission européenne a ouvert une enquête sur des soupçons de dumping à propos de roues en aluminium diffusées sur le marché européen par des industriels chinois, a annoncé jeudi 13 août le Journal officiel de l'Union européenne. L'enquête fait suite à une plainte déposée en juin dernier par l'Association des fabricants européens de roues (EUWA). Cette dernière se plaignait que les importations de certaines roues (moyeux de roues en alliage d'aluminium ) utilisées sur des véhicules motorisés fassent l'objet d'un dumping sur le marché européen. Pour EUWA, qui avait engagé la procédure fin juin, les prix pratiqués par les industriels chinois et le volume des importations de pneu a "gravement" affecté la rentabilité des industriels européens. "L'allégation de dumping repose sur une comparaison entre la valeur normale ainsi déterminée et les prix à l'exportation vers la Communauté du produit concerné. Sur cette base, la marge de dumping calculée est importante", note le Journal officiel. C'est pourquoi la Commission européenne a initié une enquête sur un dumping qui serait contraire aux règles de l'OMC, dont la Chine est membre depuis 2001. "L'enquête anti-dumping ajoute une nouvelle incertitude au marché, et augmente les coûts d'approvisionnement des industriels automobiles européens", a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce chinois. "Cela augmente les coûts d'entretien pour le consommateur, affecte la relance du secteur automobile européen, et s'oppose aux intérêts de la Chine et de l'Europe", ajoute le porte-parole sur le site internet du ministère. Une fois le jugement anti-dumping rendu, l'UE pourra augmenter les tarifs des produits concernés en alliage d'aluminium chinois de 33% pour une durée de cinq ans. Les moyeux en alliage d'aluminium chinois sont largement utilisés par les principaux constructeurs automobiles européens. Cette enquête anti-dumping augmentera les prix tant pour les constructeurs que pour les consommateurs et aura un impact négatif sur la reprise de l'industrie automobile européenne, a estimé M. Yao Jian. La Chine espère que l'UE tiendra sa promesse de ne pas faire de protectionnisme et fera des efforts pour protéger une concurrence ouverte et loyale sur le marché, afin de créer un environnement sain pour le commerce bilatéral, a conclu Yao Jian.