La Commission européenne a rejeté hier une plainte de la Chine déposée devant l'OMC et suivant laquelle les droits anti-dumping européens sur certaines chaussures chinoises vont à l'encontre des règles de l'OMC. La Chine a officiellement demandé à l'Organisation mondiale du commerce de statuer sur la légalité de la décision prise par l'exécutif européen en 2006 d'imposer des droits pouvant aller jusqu'à 16,5% sur les importations de certaines chaussures de Chine. "La Commission européenne repousse avec vigueur la réclamation adressée aujourd'hui par la Chine, selon laquelle les mesures européennes anti-dumping sur certains types de chaussures de Chine seraient contraires aux obligations de l'UE vis-à-vis de l'OMC", a déclaré vendredi la porte-parole de la Commission Maja Kocijancic. Certaines clauses de la loi antidumping de l'Union européenne (UE) ont été qualifiées de discrimination contre la Chine, ce vendredi, par un responsable du ministère chinois du Commerce. Selon lui, l'enquête antidumping contre les chaussures de cuir et l'arbitrage de l'UE manquent de justice et de transparence, violent des règles de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et nuisent aux intérêts et aux droits légaux des entreprises chinoises. Selon l'agence de presse chinoise Xinhua, le gouvernement chinois a officiellement démarré, jeudi 8 avril, la procédure prévue par l'OMC pour résoudre les litiges commerciaux avec l'UE. Le responsable du ministère du Commerce a souligné que les démarches et les consultations entre la Chine et l'UE n'ont pas permis de résoudre ce problème. C'est pourquoi le gouvernement chinois a demandé à l'OMC d'établir un groupe d'experts pour enquêter sur ce conflit, afin de préserver les intérêts légaux des entreprises chinoises. En parallèle, la Chine attend de l'UE qu'elle prête attention et sincérité à l'affaire, afin de dissiper les préoccupations chinoises et de rétablir le libre-échange du commerce des chaussures de cuir entre les deux parties. Toujours selon ce responsable, l'industrie européenne de la chaussure, qui a eu recours au protectionnisme commercial durant 14 ans, n'a jamais subi de perte. La prolongation des mesures antidumping ne nuit qu' aux intérêts des consommateurs européens, juge ce responsable.Le ministère chinois du Commerce a réitéré vendredi sa ferme position de sauvegarder les droits et intérêts légitimes des producteurs de chaussures chinois et appelé à une reprise rapide des exportations chinoises de chaussures en cuir dans l'Union européenne (UE).