Le ministère chinois du Commerce a annoncé hier sa décision de prendre des mesures temporaires contre les produits à base de poulet importés des Etats-Unis. Cette décision provisoire obligera, à partir du 13 février, les importateurs de ces produits de faire un dépôt de garantie auprès des douanes chinoises, annonce un communiqué publié sur le site Internet du ministère chinois du Commerce. Des enquêtes ont montré que les producteurs américains ont vendu leurs produits sur le marché chinois à des prix de dumping, ce qui a gravement pénalisé les producteurs chinois, ajoute le communiqué. Le document établit également une liste des marges de dumping pratiquées par les producteurs de produits à base de poulet. Celles-ci vont de 43,1% à 80,5% chez ceux qui ont répondu aux enquêtes et de 105,4% chez ceux qui n'ont pas répondu. Ces enquêtes avaient été lancées le 27 septembre 2009. Notons que plusieurs conflits commerciaux opposent la Chine aux Etats-Unis. Le dernier conflit en date entre les deux nations met en scène Google, le géant américain de l'internet qui a menacé de se retirer du marché chinois après avoir dénoncé les attaques informatiques dont il estime être l'objet en Chine. Le conflit commercial sur le textile est latent après avoir occupé la une de l'actualité ces dernières années. Autre conflit : celui des exportations de pneumatiques chinois accusés par Washington d'être trop importantes et préjudiciables à l'industrie américaine du secteur. Les chinois ont porté ce contentieux devant l'OMC après la forte augmentation des droits de douanes américains sur les pneumatiques. Les échanges commerciaux entre les deux pays n'ont pas cessé de se dégrader en défaveur des Etats-Unis : le déficit bilatéral, qui était de 20 milliards de dollars au début 2009, est passé à -208 milliards au mois de novembre. Sur un autre registre, notons que la Chine a lancé jeudi une procédure à l'Organisation mondiale du Commerce afin de régler son différend avec l'Union européenne sur la reconduction des droits de douanes antidumping sur les chaussures fabriquées en Asie. Pékin précise dans son dossier qu'il souhaite d'abord négocier avec les Européens. Si les deux parties ne parviennent pas à s'entendre dans les 60 jours, la Chine pourra demander à l'OMC de trancher le débat. La Commission européenne a réaffirmé jeudi que sa décision était conforme aux règles de l'institution. "La décision d'imposer des mesures a été prise sur la foi de preuves claires du dumping sur les produits chinois et des dommages subis par l'industrie de l'UE, compétitive sans cela", a dit le porte-parole de la Commission pour le commerce.