La Chine a saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de ses deux litiges commerciaux : l'embargo américain sur les importations de volailles chinoises, et les mesures anti-dumping de l'Union européenne (UE) contre les fabricants de boutons chinois. Hier, l'Organe de règlement des différends (ORD) a établi un groupe spécial chargé d'examiner les mesures des Etats-Unis visant les importations de volaille en provenance de Chine. Ce groupe aura au moins six mois pour examiner la dispute et rendre son jugement. "Le gouvernement chinois souhaite que le jury de l'OMC puisse réviser ce dossier de manière équitable et impartiale, afin de sauvegarder le développement normal du commerce international", a souligné le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Yao Jian. Selon le ministère chinois, les Etats-Unis ont totalement interdit l'importation des produits de volaille de la Chine depuis 2007, à travers leurs lois et d'autres mesures. "Ces mesures unilatérales violent fondamentalement les règles pertinentes de l'OMC, entravant de manière significative le commerce normal des produits de volaille entre la Chine et les Etats-Unis, au détriment des droits et des bénéfices que méritent les entreprises chinoises", a indiqué le ministère. Quant aux mesurers anti-dumping de l'UE, le ministère chinois du Commerce a indiqué qu'elles vont à l'encontre des "règles pertinentes de l'OMC" et portent atteinte aux intérêts commerciaux légitimes de fabricants chinois. Durant les 30 dernières années, l'UE a procédé à plus de 140 enquêtes anti-dumping sur les produits chinois, a rappelé le ministère chinois. Chaque pays membre de l'OMC a le droit d'initier la procédure, s'il juge qu'il y a violation par d'autres membres d'un accord ou d'un engagement conclu dans le cadre de l'OMC, comme une manière de protéger ses intérêts commerciaux et d'assurer l'observation des règles commerciales planétaires. Depuis son entrée dans l'OMC en 2001, la Chine a déployé tous ses efforts pour honorer ses engagements en apportant une ouverture de son marché et une réforme intérieure. Elle a aussi multiplié le recours à la procédure de réglement des litiges de l'OMC pour protéger ses intérêts et contrer la montée du protectionnisme américain et européen due à la crise financière planétaire. Le volume colossal du commerce chinois serait en partie à l'origine de la mutiplication des litiges impliquant la Chine, une opinion partagée par le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy. "L'existence du système litigieux est inévitablement une fonction de la circulation commerciale. S'il y a plus d'échanges commerciaux, il y a plus de chances statistiques de faire naître des frictions ici et là", a expliqué M. Lamy à Xinhua. La procédure de réglement des litiges est une "rue à double sens", ce qui signifie que la Chine peut être l'objet de litiges et peut intenter un procès contre autrui, a indiqué le chef de l'OMC. "Nous sommes convaincus que la dispute pourra être réglée via le système de règlement des litiges de l'OMC... Il n'y a pas de raison que cela ou toute autre dispute puisse avoir des répercussions sur toute autre affaire commerciale entre les Etats-Unis et la Chine", a déclaré la délégation américaine en commentant l'embargo des volailles. Quant à la dispute avec l'UE, le ministère chinois du Commerce a souhaité que les deux parties puissent avoir des dialogues positifs dans le cadre de la procédure de règlement des litiges de l'OMC, et trouver une solution via consultation pour répondre aux soucis du côté chinois.