La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), a indiqué, jeudi, que les flux d'investissement étranger direct (IED) devraient passer de quelque 1.700 milliards de dollars en 2008 à moins de 1.200 milliards de dollars en 2009 et une lente reprise devrait s'amorcer en 2010. Dans le “Rapport sur l'investissement dans le monde 2009”, la Cnuced estime que l'aggravation de la crise économique et financière en 2008 a assombri les perspectives mondiales en matière d'IED. Selon la Cnuced, les flux d'IED ne dépasseraient pas 1.400 milliards de dollars, avant de s'accélérer en 2011 jusqu'à un niveau d'environ 1.800 milliards de dollars. Alors que les flux d'IED ont reculé au niveau mondial et vers les pays développés, les flux vers les pays en développement et les pays en transition ont continué d'augmenter en 2008, indique la Cnuced. Selon le rapport, ce décalage tient, en partie, au temps qu'il a fallu pour que le ralentissement économique frappe les pays en développement et, petit à petit, leurs exportations. Cette dynamique, ainsi que les données préliminaires pour le premier semestre de 2009, expliquent la baisse des flux d'IED dans toutes les régions du monde durant le second semestre de 2008, déclare la Cnuced. Un facteur tout à fait déterminant dans la baisse des flux mondiaux d'IED a été la multiplication des opérations de désinvestissement menées par les sociétés transnationales (STN) dans le monde entier, explique le rapport de la Cnuced, selon lequel un tiers environ des fusions acquisitions internationales réalisées en 2008 et au premier semestre 2009 ont consisté, à titre d'illustration, en cessions de filiales étrangères à d'autres sociétés. Les fusions acquisitions internationales , l'une des principales sources de croissance des IED ces dernières années , ont sensiblement diminué sous l'effet de la contraction des marchés financiers au second semestre 2008, indique la CNUCED, précisant que la valeur de ces transactions a chuté de 35% sur l'ensemble de l'année dernière. Au premier trimestre 2009, la baisse des fusions acquisitions internationales a même atteint 76%, souligne le rapport. Les flux d'IED vers l'Afrique sont chiffrés à 88 milliards de dollars en 2008, ce qui constitue un nouveau record en dépit de la crise économique et financière mondiale. Le stock d'IED dans la région a ainsi été porté à 511 milliards de dollars. Les fusions acquisitions internationales, dont la valeur a plus que doublé en 2008, ont largement contribué à cet accroissement des entrées d'IED, malgré les problèmes de liquidités au niveau mondial. L'envolée généralisée des marchés des produits de base l'année précédente a été déterminante à cet égard. En 2008, les entrées d'IED ont augmenté dans toutes les sous-régions de l'Afrique, à l'exception de l'Afrique du Nord. Si l'Afrique australe a attiré près d'un tiers de ces investissements, ce sont les pays d'Afrique de l'Ouest qui ont enregistré le plus fort taux de progression (63 %). Les pays développés ont été les principales sources d'IED à destination de l'Afrique, mais leur part dans le stock d'IED a diminué au fil du temps. Un certain nombre de pays Africains ont adopté des mesures visant à rendre l'environnement économique et commercial de la région plus propice aux IED même si, dans l'ensemble, sa situation reste contrastée. Ainsi, pour attirer les IED, certains gouvernements africains a créé des zones franches économiques, élaboré de nouveaux codes de l'investissement et privatisé des services publics de distribution, alors que d'autres, en revanche, adoptaient des réglementations moins favorables, prévoyant, par exemple, une hausse de la fiscalité. Pour l' Asie du Sud, de l'Est et du Sud-Eest, les flux d'IED ont encore fortement progressé en 2008 (17 %), atteignant un nouveau record de 300 milliards de dollars. Les données disponibles pour le début de l'année 2009 révèlent néanmoins un ralentissement important et font peser des doutes sur les perspectives à court terme. Aussi, en Amérique latine et aux Caraïbes, les entrées d'IED ont augmenté de 13 % pour atteindre 144 milliards de dollars en 2008, et ce, malgré la crise financière et économique mondiale. Les flux d'IED vers l'Europe du Sud-Est et la CEI ont augmenté pour la huitième année consécutive, pour atteindre un montant record de 114 milliards de dollars, et ce, malgré la tourmente financière et les conflits qui font rage dans certaines zones de la région. Les investissements ont enregistré une progression rapide dans les deux sous-régions, surtout au premier semestre de 2008. En 2008, les sorties d'IED, principalement à mettre au compte de STN russes mais aussi de certains investisseurs kazakhs, ont continué de progresser malgré quelques opérations de désinvestissement réalisées au 26 Rapport sur l'investissement dans le monde. Nassim I