La situation et l'avenir du secteur de la pêche en Afrique ont été examinés, mardi à Dakar, lors d'un atelier organisé à l'occasion du lancement du Comité de pilotage du Partenariat international pour la gouvernance et le commerce des pêches africaines (PAF). Le PAF, une initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), "aidera l'Afrique dans l'élaboration et la mise en œuvre de politiques qui favorisent la croissance du secteur des pêches", a-t-on indiqué auprès des organisateurs. Ainsi, des experts ont dénoncé mardi à Dakar, devant une délégation du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), les politiques et les systèmes de gouvernance de la pêche en Afrique. Ces experts, qui s'exprimaient à l'occasion du lancement du Comité de pilotage du Partenariat international pour la gouvernance et le commerce des pêches africaines (PAF), ont aussi plaidé pour un véritable changement dans la gouvernance du secteur. "Il y a une absence de bonne politique concertée et un manque de transparence dans le secteur de la pêche. Il faut donc une forte prise de conscience et d'avantage d'efforts dans le travail afin d'améliorer le système à tous les niveaux, en s'appuyant sur le code de conduite de la pêche en Afrique et ce dans une optique durable", a indiqué Dougoutigui Coulibaly. Secrétaire général du Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES), M. Coulibaly a précisé que les rentes qui constituent les richesses de la pêche doivent être exploitées, car elles peuvent largement contribuer à son économie avant de conclure que la bonne gouvernance passe d'abord par une bonne gestion des ressources. L'accent a été notamment mis, dans ce contexte, sur l'importance de faire du PAF un facteur de compétitivité et de maîtrise des mécanismes d'accès au marché international des produits halieutiques. Beaucoup d'intervenants ont, dans le même ordre d'idées, insisté sur "le renforcement des capacités" des acteurs activant dans le secteur de la pêche, ainsi que sur l'"initiation aux négociations des marchés et des accords avec les pays du nord". "L'essentiel demeure dans la maîtrise des aspects commerciaux gérés par des lois négociées, des mécanismes des marchés et dans l'amélioration du savoir-faire en matière de production halieutique", a-t-on souligné. La concurrence avec les produits halieutiques latino-américains et asiatiques, ainsi que l'exploitation des produits africains dans le cadre des Accords de partenariat économique (APE) ave l'Union européenne (UE) ont également été évoqués par les spécialistes africains. Certains d'entre eux ont, par ailleurs, soulevé "la violation de la réglementation en vigueur en matière de pêche et de commercialisation des produits halieutiques pêchés au large des eaux africaines par des bateaux pirates exerçant des activités illégales", ce qui engendre une perte de profit estimée à un milliard de dollars par an pour Afrique. C'est dans ce contexte que les participants ont mis l'accent sur la nécessité de la mise en œuvre des programmes élaborés dans la perspective d'"arrêter la pêche illégale" en mettant à contribution tous les partenaires ainsi que les départements gouvernementaux nationaux impliqués dans le processus. "Ce genre de programmes est à même de mettre fin au braconnage des ressources halieutiques africaines et de permettre un système de communication global définissant tous les concepts, tels que pêche illégale, pêche non déclarée et pêche non autorisée", ont estimé des participants qui ont également appelé à faire la différence entre "la pêche traditionnelle et la pêche industrielle". Pour sa part, la directrice du Centre national de formation des techniciens de pêche au Sénégal, Ndèye Tické Ndiaye Diop, a appelé, à cette occasion, à l'application du Code de conduite pour "une pêche responsable" mis en place par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Selon elle, ce code, élaboré par la FAO et adopté par les Etats, vise à "établir, conformément aux règles de droit international, des principes pour une pêche et des activités liées à la pêche menées de manière responsable, en tenant compte de tous leurs aspects biologiques, technologiques, économiques, sociaux, environnementaux et commerciaux pertinents". Quant au secrétaire général du Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES), Dougoutigui Coulibaly, il a souligné qu'il faut "une forte prise de conscience et d'avantage d'efforts dans le travail afin d'améliorer le système à tous les niveaux, en s'appuyant sur le code de conduite de la pêche en Afrique et ce dans une optique durable". "Les rentes qui constituent les richesses de la pêche en Afrique doivent être exploitées, car elles peuvent largement contribuer à son économie", a indiqué M. Coulibaly avant de conclure que "la bonne gouvernance passe d'abord par une bonne gestion des ressources." D.T.