La vision du gouvernement, en matière de stratégies de développement, est orientée de plus en plus vers des choix sortant du cadre globalisant, pour déboucher sur les spécificités régionales. Après les programmes de développement local que certains départements ministériels tentent de mettre en adéquation avec les besoins de chaque région à travers le pays, c'est au tour du ministère des Participations et de la Promotion des investissements de prendre, désormais, en compte cette donne dans la poursuite du processus de privatisation de ce qui reste du patrimoine économique public éligible à la cession. Pour ce faire, Hamid Temmar a préféré commencer l'application de cette nouvelle orientation par la sélection des partenaires potentiels étrangers dans le domaine des privatisations. C'est dans cette optique que s'inscrit sa participation avant-hier à "la première convention internationale pour une approche territoriale du développement " qui s'est tenue à Marseille, en France, et à l'occasion de laquelle il a révélé qu'il présentera, dans les prochains jours, le programme des privatisations qui sera plus précis en matière de ciblage. A ce registre, le MPPI compte formuler des offres aux investisseurs européens en fonction des spécificités des régions où ils sont établis. C'est dans ce cadre que s'inscrivent, donc, les contacts de Temmar avec de nombreux responsables européens. En tout cas, outre les privatisations, c'est toute la nouvelle politique économique du pays qui est en passe de s'orienter vers la régionalisation. Il y a quelques années, le gouvernement a déjà prévu l'adaptation des politiques de développement économique aux spécificités de chaque région en adoptant le principe de ce qui fut convenu d'appeler à cette époque " la création de pôles économiques régionaux". Dans tous les cas de figure, en optant pour ces choix, le gouvernement compte s'inscrire au diapason du nouvel ordre économique mondial. En effet, pour faire face aux défis drainés par la mondialisation, de nombreux pays, notamment ceux relevant du monde industrialisé, axent leurs politiques de développement local sur les potentialités et les besoins spécifiques de chaque région. Pour ce qui est de l'Algérie, les atouts ne manquent pas du tout pour concrétiser une telle option. Il y a quelques semaines, le Docteur José Bonyème, conseiller en gestion territoriale auprès du ministère québécois des Ressources naturelles, et ancien expert auprès des Nations unies, lors d'une conférence qu'il a animée à Tizi Ouzou, à l'initiative de l'INSIM (Institut international de management) sur le thème du développement local, a longuement insisté sur le fait que l'Algérie présente des atouts énormes pour assurer un développement effectif garantissant l'équilibre entre les différentes régions. Prônant le principe de développement local intégré (DLI), cet expert est allé jusqu'à affirmer que " l'Algérie qui a un aussi vaste territoire, à la nature et au climat diversifiés, peut facilement développer plusieurs politiques de développement en fonction des potentialités de chacune de ces régions et de leurs besoins". En définitive, le débat sur cette nouvelle option n'est pas nouveau en Algérie, dans la mesure où même les partis politiques se sont déjà inscrits dans cette perspective. Après le RCD, qui a prôné le principe de la régionalisation, c'est le FLN qui s'est lancé ces derniers temps, dans la logique de création de "pôles économiques régionaux", pour n'évoquer que ces deux formations politiques.