Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a appelé, jeudi, à l'urgence pour l'Afrique de “se doter d'un système de prévention et de réduction des risques climatiques et de l'intégrer comme une composante essentielle du développement durable afin d'atténuer les déplacements forcés et enrayer l'exode des populations”. Le chef de l'Etat a affirmé que l'insécurité et les conflits internes sont les “causes principales” des déplacements forcés des populations africaines, dans une intervention, lue en son nom par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, au sommet spécial de Kampala (Ouganda) sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées internes en Afrique. “Ces déplacements s'accompagnent, le plus souvent, de véritables désastres humanitaires qui, à terme, conduisent à une désintégration durable du tissu social”, a souligné le chef de l'Etat. Aussi, M. Bouteflika, pour qui les femmes et les enfants “sont les victimes les plus exposées et les plus vulnérables”, dans ces tragédies, a indiqué qu'”aux classiques conflits de toutes natures qui affectent le continent, sont venues se greffer les catastrophes naturelles induites par la désertification et le déboisement, phénomènes qui se sont aggravés ces dernières années, avec le dérèglement climatique qui affecte notre planète”. Portant au continent toute responsabilité dans ces changements, il a estimé qu'il “paye déjà un lourd tribut avec l'apparition d'une nouvelle catégorie de réfugiés et de déplacés, les migrants climatiques”, relevant que “ce nombre est appelé malheureusement à augmenter au cours des prochaines années, en raison des effets ravageurs dus au réchauffement climatique sur notre environnement, déjà précaire”. Pour le chef de l'Etat, la prévention, la protection, la sécurité et la dignité “doivent fonder toute politique de gestion de la question des déplacements forcés des populations”. “Les efforts tendant à résoudre le problème des déplacements forcés requièrent un fort engagement politique qui s'attaque, résolument, aux causes qui alimentent ce phénomène”, a-t-il dit, soulignant que “c'est à travers une gouvernance apaisée et rationnelle, des solutions consensuelles et une démarche participative associant l'ensemble des acteurs que l'on éloignera le spectre des conflits internes et de l'instabilité”. Par ailleurs, abordant la situation des Sahraouis, il a qualifié les entraves au plan de règlement onusien de “violation du droit” du peuple du Sahara occidental “à choisir librement et démocratiquement son destin”. Dans ce cadre, il a affirmé que l'Algérie “continue de fournir secours, protection et assistance aux réfugiés sahraouis, en attendant que cette question puisse trouver une solution définitive qui ouvrira la voie à leur retour dans leur pays, aujourd'hui occupé”. Le président Bouteflika qui a rappelé “l'engagement” de l'Afrique à “protéger et à assister” les réfugiés et les personnes déplacées, a loué l'idée de l'Union africaine d'élaborer un projet de convention sur la protection et l'assistance aux personnes déplacées internes. Pour lui, cette “louable initiative” renforcera “l'important cadre normatif de l'édifice africain en matière de promotion des droits et de protection des intérêts des personnes déplacées”. Le chef de l'Etat a également indiqué que la Convention de l'OUA de 1969 et le document de 1994 d'Addis-Abeba sont “une étape importante” dans la prise en charge des besoins des personnes vulnérables. D'autre part, il a loué les “progrès” enregistrés en Afrique dans le domaine des droits de l'homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance, “grâce, a-t-il dit, à une réelle volonté politique et à la mise en oeuvre de programmes nationaux visant la promotion des droits de l'homme”. Enfin, il a rappelé le besoin de l'Afrique de l'appui de ses partenaires pour l'accompagner dans la mise en oeuvre des programmes définis pour la prise en charge des situations nées des conflits, la relance du développement et, au-delà, l'insertion de l'Afrique dans l'économie mondiale afin de lui éviter la marginalisation. Nassim I .