L'Algérie sera au même titre que l'Inde l'invité d'honneur de la 33ème édition du Festival international du film du Caire, qui a débuté hier pour une durée de 10 jours.Ce grand rendez-vous cinématographique auquel l'Algérie est habituée intervient cette année dans un contexte très spécial celui du match Algerie-Egypte qui se déroulera chez les pharaons le 14 novembre prochain. Lors de cette rencontre qui se fera en présence d'une kyrielle d'artistes de renommée internationale, Ahmed Rachedi présentera son dernier, "Mostefa Benboulaid", un portrait d'un héros du Mouvement national.Cette année, c'est l'Egyptien Nour Charif qui préside le jury de cette 33ème édition d'un festival connu et reconnu par l'Union internationale des producteurs et qui n'est ni plus ni moins qu'une tribune pour encourager et développer l'industrie cinématographique du monde arabe.Cette manifestation à laquelle sont également habitués les grandes stars du monde est également dédiée au grand réalisateur disparu, Chadi Abdel Salemm. Le tout neuf film algérien " Voyage à Alger " de Abdelkrim Bahloul qui vient de rafler un prix au festival d'Espagne sera en compétition officielle de ce festival.Produit par Bachir Draïs, "Voyage à Alger" raconte une histoire réelle, vécue par une veuve de chahid qui se retrouve seule avec ses enfants dans une société fraîchement libérée du joug colonial mais qui finira par obtenir ses droits grâce à l'intervention d'un haut responsable. Le réalisateur algérien, Lyes Salem sera membre du jury pour les films arabes. Pas moins de 67 pays arabes et étrangers prennent part à cette édition qui verra la projection de 150 films, dont 16 en compétition officielle, 10 représentant le cinéma et 14 dans la série des longs-métrages en digital. Le film marocain "Akdar Mutakatiaa" est le seul film arabe qui participe à la compétition officielle. Un hommage sera rendu à plusieurs artistes, écrivains et cinéastes arabes, a indiqué Ezzat Abou Aouf, précisant que "cet hommage se veut une reconnaissance du rôle du réalisateur dans le lancement du cinéma algérien après l'indépendance du pays en 1962, à travers ses films et les responsabilités qu'il a assumées dans le cinéma algérien". La haute commission du festival a décidé, également, d'honorer cinq autres artistes à savoir Nadia el Djoundi, Chouikar, le cinéaste Ali Abd el Khaleq, le directeur de la photographie Mohssen Nasr et l'ingénieur du montage Ahmed Métouali. Nadia Kaci l'une des actrices fétiches de Nadir Mokhnéche sera membre du jury dans l'une des sections. " Mostefa Benboulaid ", une oeuvre consacrée non seulement au grand héros de la Guerre de libération nationale mais, également, à l'histoire du Mouvement national est travaillée dans le même esprit que le fameux " L'opium et le bâton" un autre film que le même cinéaste a adapté de l'œuvre éponyme de Mouloud mammeri.Ahmed Rachedi a précisé que plusieurs séquences ont été filmées à El Bahia, notamment, la rencontre entre Ben Boulaïd et Krim Belkacem dans une terrasse de café, puisque ces derniers étaient sous surveillance étroite. S'en suit une autre série de plans montrant "la rencontre des six du CRUA, cette troisième tendance du MTLD qui, voyant que le Mouvement national se trouvait dans l'impasse, a jugé nécessaire la création du FLN qui a réuni toutes les tendances et fini par déclencher la lutte armée", a-t-il rappelé. Une autre séquence revient sur le contact de Ben Boulaïd, en 1947, avec un employé de la préfecture d'Oran pour obtenir "une vraie fausse carte d'identité" avec laquelle il a circulé jusqu'à sa mort. L'occupant refusant catégoriquement de lui délivrer cette pièce pour limiter ses mouvements. Enfin, la dernière séquence traite du déclenchement, le 1er novembre 1954, entre 1 h et 3 h du matin, de la Guerre de libération nationale à Oran, en même temps que les 31 autres régions d'Algérie. "Ceci a démontré l'ampleur de ce mouvement coordonné ", a-t-il poursuivi, avant de rappeler que "le contact des membres de l'OS, pour El Bahia, en prévision de la réunion des 22, était El Hadj Benalla". Les scènes tournées concernent également selon Ahmed Rachedi qu'il s'agit là d'une rencontre importante pour la suite de la Révolution, les Mostefa Ben Boulaid, Krim Belkacem, Rabah Bitat, Ahmed Ben Bella, Didouche Mourad et Larbi Ben M'hidi, tous jeunes et issus du Mouvement national, "voulaient coûte que coûte sortir de l'ornière de la monotonie marquant cette phase". Rachida Couri