La neuvième édition du festival itinérant du film amazigh s'ouvre aujourd'hui dans la capitale de la Mekkera à Sidi Bel-Abbès. Organisé par le ministère de la Culture de concert avec le commissariat de ce rendez-vous qui s'était déroulé l'an dernier à Sétif, cette neuvième édition qui marque un peu la longévité de cette manifestation autant que l'existence d'une production filmique en langue amazighe, s'étalera jusqu'au 15 janvier prochain. Pas moins de dix-neuf (19) films dont neuf productions étrangères ont été retenues dans la section de la compétition officielle qui sera ouverte dès aujourd'hui à la cinémathèque, rare espace de diffusion existant dans la ville et retapé pour la circonstance. Selon le comité de sélection présidé par le commissaire du festival, Assad Si El Hachemi, sur soixante trois (63) oeuvres cinématographiques visionnées, 19 ont été retenues. Parmi ces 19 uvres qui se disputeront les différents trophées dont " L'olivier d'Or", il y a neuf courts-métrages, quatre documentaires, quatre longs métrages et deux films d'animation. Quand on voit qu'en une année quatre longs-métrages en langue amazighe ont été montés, il serait permis de penser que le courant cinématographique amazigh qui pourtant est relativement neuf, a une longueur d'avance sur les autres productions en d'autres langues. Car les années 90/ 2000 ont été des années d'absolue sécheresse en matière de production cinématographique nationale qui s'est réduite de 39 films par an dans les années 70, à seulement un film dans les années 90. En plus des 19 films qui sont prévus en compétition officielle, vingt quatre (24) autres uvres seront également projetées en hors compétition. Parmi ces 24 produits, 12 films étrangers seront projetés durant le festival par des ciné-bus. La neuvième édition qui sera proposée sous le thème générique de "pour une libre circulation des idées par le mot et par l'image" recevra cette année l'Iran comme invité d'honneur. Ce choix est, selon le commissaire du festival, dicté par le fait que le cinéma iranien est en plein essor, la preuve est qu'il s'est illustré dans plusieurs festivals en 2008, notamment le Festival de Cannes. C'est devenu une tradition d'inviter à chacune de ses éditions un cinéma d'un pays. Après l'Irlande (2005), le Liban (2007) et la Suisse (2008), c'est autour cette année de l'Iran d'être l'invité de marque de cette fête du cinéma amazigh. Le cinéma iranien qui a commencé depuis six années, a émergé sur la scène internationale surtout par une démarche esthétique très différente de celle des autres pays. L'on annonce d'ores et déjà que cette rencontre qui a reçu une enveloppe de neuf millions de dinars se déroulera dans des conditions professionnelles. Le Jury de ce festival sera présidé par le cinéaste Ali Mouzaoui, qui sera assisté par de nombreux hommes et femmes de l'image dont El Djouher Amhis, Ernest Pépin, Kader Kada, Nedim Gürsel, Safy Boutella, Slimane Hachi, Omar Fetmouche et Jean-Paul Garcia. En marge de cette manifestation, des séminaires ainsi que des ateliers sont également prévus. Ceux-ci seront animés par des spécialistes qui auront à aborder différents thèmes et questions tels que "La critique cinématographique ", " Quelle musique pour le cinéma national ", " Les romans adaptés à l'écran " etc... Comme le 12 janvier intervient avec le nouvel an berbère, (Yennayer), les organisateurs ont rajouté à leur calendrier une journée d'étude sur la poésie, en hommage à Kateb Yacine. Une convention de partenariat entre l'Algérie et l'Iran sera signée pour des coproductions à l'issue de ce rendez-vous du 7ème art. "L'objectif essentiel du festival du film amazigh est de présenter la production filmique nationale et internationale sous une optique culturelle, artistique et sociologique. Il se veut aussi le reflet des expressions nationales dans leur diversité de mosaïque et le signe visible de notre attachement à toutes les expressions qui composent notre personnalité, notre mémoire et notre histoire." avait souligné la ministre de la Cuture, Khalida Toumi. Yasmine Ben