L'investissement dans le secteur automobile semble prendre un nouveau souffle en Algérie. D'abord le gouvernement avait décidé d'encourager l'industrie et l'installation d'unités de montage dans le cadre d'un partenariat avec des sociétés étrangères, afin de réduire l'importation de véhicules qui coûtait chaque année une facture très lourde pour la trésorerie de l'Etat. Ainsi, cette tendance semble même intéresser aujourd'hui les concessionnaires et les investisseurs algériens qui commencent à prendre conscience des dernières mesures prises dans le cadre de la LFC 2009, souhaitant ainsi s'aventurer dans le montage. " 90% des concessionnaires sur le marché algérien sont aptes pour le montage ou l'assemblage et cherchent des partenaires afin de lancer des investissement dans ce créneau ", a affirmé, hier, à la presse, M. Mohamed Bairi, président de l'Association nationale des concessionnaires automobiles (AC2A), lors de l'ouverture officielle du troisième Salon international du véhicule industriel (SIVI 2009) qui s'est tenu au Palais des expositions des Pins maritimes à Alger. M. Bairi a expliqué à ce propos que la nouvelle donne a changé maintenant puisque, depuis l'application des nouvelles mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, les investisseurs et concessionnaires ne parlent plus de gain et de ventes seulement, mais de montage et d'assemblage de véhicules. "Le langage des investisseurs et concessionnaires a changé maintenant ; la plupart des concessionnaires existant sur le marché cherchent à établir des partenariats dans le domaine de l'assemblage et du montage de véhicules ; d'ailleurs certaines marques étrangères ont manifesté leur intérêt d'investir dans ce créneau, ce qui encourage la création d'emplois ; en d'autres termes, cela veut dire que les concessionnaires ont pris un coup de conscience après l'application des dernières mesures de la LFC 2009 ", a-t-il révélé. Le président de l'AC2A dira, dans ce même contexte, que la volonté existe, "c'est ce que nous avons en tout cas constaté ces derniers temps, donc on avance ainsi, tout ce qui encourage le développement de l'industrie du véhicule en Algérie nous intéresse ". Interrogé par ailleurs sur le volume des ventes des véhicules, notamment après la suppression des crédits automobiles en 2009, l'orateur a avoué qu'il y a eu quand même une baisse due à la suite logique des dernières mesures de la loi imposée par le gouvernement. Il soulignera en outre, que le marché des véhicules utilitaires en Algérie est en pleine expansion, et dans ce marché il existe aussi la sous-traitance. Il faut dire que le SIVI est né de la nécessité de donner un espace spécifique aux véhicules industriels. Aussi, dans une économie en plein essor, où l'activité transports a connu une explosion formidable, la demande en véhicules industriels, pour répondre à ces projets colossaux de développement, est non seulement très importante, mais requiert, à travers un événement, tel que le SIVI, une orientation du choix d'utilisation des opérateurs algériens. En ce qui concerne les pièces de rechange, l'orateur s'est dit surpris de voir sur le marché, actuellement, des produits de qualité. En revanche, "on regrette le fait qu'on n'ait pas été consultés lorsqu'on a élaboré les lois concernant l'homologation des normes de sécurité et d'environnement ; le manque de concertation, ça fait partie d'ailleurs de nos revendications", a-t-il déploré. S'agissant de cette 3e édition du Salon international du véhicule industriel, 44 exposants sur une superficie de 14 062 m2, dont 42 nationaux et 2 exposants étrangers (France et Allemagne) ont marqué leurs présence. Parmi les marques présentes au salon on citera, à titre d'exemple, Peugeot Algérie, Toyota, Volvo, Nissan, Ford, KIA Motors, Hyundai, Renault Trucks, Daewoo, Isuzu, etc. Quant aux firmes étrangères, il y a l'allemand Doll Fahrzeugbau AG et le français Krone France SAS. Cette manifestation est organisée, signale-t-on, conjointement par la Société algérienne des foires et exportations ( Safex) et (AC2A). Samira Hamadi