Le groupe Afrique que préside l'Algérie, présent au sommet sur les changements climatiques qui s'est ouvert hier à Copenhague, fera "d'importantes propositions", mais surtout adoptera une "position commune". Selon le ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme, Cherif Rahmani, les pays en développement, et ceux producteurs du pétrole notamment, diront "non à la taxe carbone" que les pays industrialisés veulent instaurer. Car cette mesure "pénalisera le développement de ces pays qui sont déjà vulnérables", a-t-il déclaré sur les ondes de la radio chaîne III. Bien au contraire, le "fardeau doit être supporté par les pays industrialisés qui sont les plus grands pollueurs de la planète". L'Afrique, qui subit de plein fouet les conséquences des émissions de gaz à effet de serre, tentera en tout cas de "faire entendre sa voix" à travers des propositions concrètes comme par exemple la "création d'un fonds d'aide public". Toutefois, le mode de financement posera un problème et les débats seront "houleux autour de cette question", a affirmé le ministre de l'Environnement, et ce malgré le consensus qui s'est dégagé autour de la nécessité de sa réalisation. Mais l'Afrique trouve légitime que les pays développés assument cette mission du fait que leurs émissions de gaz à effet de serre sont très importantes. Comme mission principale de ce fonds, le renforcement de "la formation et la veille dans les pays africains, notamment, pour mieux maîtriser la question du climat". Ce fonds est ainsi "indispensable pour répondre à des problèmes cruciaux comme le stresse hydrique et l'agriculture qui souffre des changements climatiques". "Nous voulons des aides financières et un transfert de technologie pour aller vers une économie verte", préconise Cherif Rahmani. Mais la situation actuelle est telle qu'il est "urgent de trouver des solutions et prendre des mesures", a averti le ministre de l'Environnement, qui a brossé un tableau noir sur la vie des populations africaines qui risquent de maîtriser un nouveau phénomène, celui de "l'immigration climatique à cause des maladies et de la raréfaction de l'eau dans plusieurs pays". Autres préoccupations des pays du Sud est liée aux engagements des pays développés qui sont rarement concrétisés. En témoigne le protocole de Kyoto qui n'est pas signé par tous les pays, les Etats-Unis en tête. Alors qu'en sera-t-il des nouvelles projections faites à l'horizon 2020 de réduire de "40% les émissions de gaz à effet de serre ?" Mais avant cette échéance, il est faut d'abord "identifier les responsabilités", a déclaré le ministre. Celles des pays industrialisés en premier lieu.