Par B. Chellali Compte tenu du processus de préservation de la mémoire nationale à laquelle le président Abdelaziz Bouteflika accorde un intérêt capital particulièrement en ce qui concerne le vaste " périmètre " à accorder à l'Histoire de la lutte de Libération nationale et à tout ce qui est lié aux spécificités de l'identité nationale, la création d'une école nationale pour l'écriture de l'histoire, qu'il avait annoncée au mois de septembre dernier, est un instrument de grande valeur pour la recherche et l'activité scientifiques visant à protéger le patrimoine historique de la nation de toutes les violations et à préserver sa mémoire en garantissant un apport effectif et efficient de l'histoire. Un réel qui relève des historiens algériens et de l'Etat pour consacrer le récit et la structure des faits et des événements qui ont caractérisé la colonisation du pays et qui sont une nécessité dictée par la responsabilité de transmettre ce legs aux générations futures. Pour l'Algérie contemporaine, l'écriture de l'histoire de la guerre de Libération nationale est devenue une évidence, au point de ne pas permettre l'oubli et l'étiolement de son essence. Un souci de conserver les faits et la mémoire du passé, qui ont vu s'affronter un peuple décidé à se libérer, et une puissance qui refusait de voir s'effriter son empire colonial. La victoire du peuple algérien a été payée au prix fort : un million et demi de martyrs, tandis que la défaite de la France coloniale en Algérie a laissé et laisse encore de profondes interrogations au sein de l'opinion internationale, qui continue à penser que cette guerre est toujours en débat, mais aussi depuis le refus de l'ancien occupant à reconnaître ses crimes commis en Algérie durant 132 années. A ce propos, l'Etat algérien, indépendant et souverain a toute la légitimité pour exiger la repentance de la France dans un effort de compréhension et de rétablissement de la vérité historique de cette occupation. Aujourd'hui, il s'agit bien d'écrire cette histoire par les Algériens eux-mêmes. Nécessaire, selon le président Bouteflika pour reconstituer la mémoire du peuple. Un acte d'autant plus remarquable, qu'il s'inscrit dans une page de sauvegarde de cette histoire, traitée, sinon triturée, par des historiens étrangers. Evidemment, aucun historien étranger ne doit se substituer aux Algériens. Il n'y a au niveau de la science historique, aucune objection majeure à ce que les Algériens écrivent leur propre histoire. L'Algérien du présent, est assez mûr, lassé de voir de l'extérieur des voix et des canaux parfois officiels lui donner des leçons, il est capable de tirer lui-même les conclusions de la propre histoire de son pays, l'Algérie. L'écrire de la propre histoire du pays est de fait un travail national, qui suppose de prendre le recul indispensable, de s'armer du maximum d'éléments scientifiques pour mettre noir sur blanc ce qui a été fait par le sang et dans la souffrance, comme l'a souligné, par le passé, un historien étranger ami de l'Algérie.