Les forces antiterroristes du Yémen ont arrêté sept membres présumés d'une cellule dormante d'Al- Qaïda dans un quartier près de l'ambassade américaine à Sanaa, a annoncé dimanche un responsable du ministère de l'Intérieur. Les forces antiterroristes avaient donné l'assaut dans la nuit de mardi à mercredi à une maison dans le quartier de Sawan, y arrêtant trois personnes, dont un proche a été tué il y a trois ans en Irak lorsqu'il combattait aux côtés d'Al-Qaïda, a dit le responsable sous le couvert d'anonymat. Quatre membres présumés d'Al-Qaïda ont été arrêtés dans le même quartier durant l'opération, a ajouté le responsable. D'un autre côté, le président yéménite Ali Abdullah Saleh a indiqué que son pays est disposé à engager un dialogue avec les militants d'Al-Qaïda à condition qu'ils déposent leurs armes et renoncent à la violence. "Nous avons invité tous les groupes politiques au dialogue sans recourir à la violence et aux troubles sociaux. Le dialogue est le meilleur moyen, même s'il est mené avec les rebelles chiites ou avec Al-Qaïda pourvu qu'ils déposent leurs armes et renoncent à la violence et au terrorisme," a affirmé Saleh dans une télévision émiratie lors d'une interview réalisée dimanche par l'agence de presse officielle yéménite Saba. Toutefois, Saleh a indiqué que son pays continuera de traquer les rebelles chiites et les militants d'Al-Qaïda tant qu'ils poursuivront les "actes terroristes et de sabotage." Le président yéménite a indiqué que son pays lutte sur quatre fronts: contre le groupe al-Qaïda, contre les rebelles chiites dans la province de Saada dans le nord du pays, contre le mouvement séparatiste du Sud et finalement contre la pauvre situation économique du pays. Pour ce qui est du mouvement séparatiste dans le sud, Saleh a accusé les expatriés de certains pays dugGolfe, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne de soutenir financièrement le groupe qui veut diviser le pays. "La coopération se poursuit entre nous et le Conseil de coopération du Golfe pour suivre les traces des fonds alloués au groupe," a-t-il ajouté. Saleh a également accusé les médias et les chaînes satellitaires d'exagérer la situation dans son pays dans l'intention de "détruire les intérêts du Yémen et de déformer son image." Le président a réitéré que son pays est déterminé à poursuivre ses opérations militaires contre les rebelles chiites dans le nord tant qu'ils ne capitulent pas et ne respectent pas les conditions fixées par le gouvernement. Pour sa part, le président américain Barack Obama a déclaré dans un entretien accordé au magazine People publié dimanche qu'il n'a pas l'intention d'envoyer des troupes au Yémen et en Somalie, et que son administration poursuivra la coopération avec les partenaires internationaux pour assurer la sécurité américaine. Bien qu'al-Qaïda ait essayé de transformer le Yémen et la Somalie en ses nouveaux refuges, l'épicentre du groupe reste à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, a souligné M. Obama. "Je n'ai pas l'intention d'envoyer des renforts américains dans ces régions. J'ai l'intention de travailler avec nos partenaires internationaux dans les régions anarchiques à travers le globe pour assurer que nous gardons le peuple américain en sécurité", a souligné M. Obama. "Je n'exclus jamais aucune possibilité dans ce monde aussi complexe", a souligné le président américain. "Dans des pays comme le Yémen, dans des pays comme la Somalie, je crois que travailler avec des partenaires internationaux est jusqu'à nouvel ordre la solution la plus efficace." Le Yémen et la Somalie, considérés comme des pays faibles sans gouvernement central puissant, sont devenus des champs de batailles vitaux dans la lutte dirigée par les Etats-Unis contre al-Qaïda et ses alliés extrémistes. Dimanche matin, David Petraeus, le commandant en chef du commandement central américain, a indiqué à la chaîne CNN que l'armée n'a pas de plan d'envoyer des troupes terrestres au Yémen, mais que les Etats-Unis envisagent de doubler l'assistance de sécurité jusqu'à 150 millions de dollars pour ce pays. Avec l'assistance de la sécurité américaine, le gouvernement yémenite a entrepris davantage d'opérations offensives contre les cibles al-qaïdistes au cours des derniers mois.