Naâma, région à vocation agropastorale a, une nouvelle fois, enregistré un drame. 50 000 têtes d'ovins y ont été décimés, ainsi qu'a El-Bayadh et Djelfa, des suites d'une terrible tempête de sable conséquence des intempéries qui ont secoué le pays ces derniers jours. 800 bovins ont aussi trouvé la mort dans les mêmes circonstances. Au delà des dommages subis par les éleveurs qui voient leur plan de développement remis en cause par un manque à gagner imprévu, il faut s'interroger sur les conséquences de cette saignée sur le marché national de la viande, sachant que les régions de Naâma, Djelfa et El-Bayadh sont les principales pourvoyeuses du pays en cheptel. Le prix de la viande chez les bouchers à Alger n'a pas changé pour le moment, restant, au demeurant, toujours élevé. Mais le coup terrible subi par les éleveurs ne manquera pas de dérouler, à terme, un effet néfaste sur le marché, le temps que s'écoule le stock acquis avant les intempéries. Naâma est déjà une région touchée par la contrebande. C'est son patrimoine à vocation pastorale qui subit. 250 km de bande frontalière avec le Maroc l'exposent à ce trafic qui est difficile à évaluer. Les passeurs organisés en réseaux transfèrent au Rchérifien des centaines de têtes notamment à l'approche des fêtes de l'Aïd. L'effectif ovin de la wilaya est estimé à près de 800 000 têtes. Cela représente près de 5% de la production nationale qui est de 18 millions de têtes ovines, selon le ministère de l'Agriculture. A Naâma, surtout dans le nord, les hautes plaines steppiques de la wilaya, prédomine l'activité pastorale. La région fait face aussi cycliquement aux effets dévastateurs de la désertification qui réduit à néant le couvert végétal. Les agriculteurs, qui ont pour seule activité le pastoralisme, doivent apparemment se résoudre à accepter les caprices de la nature qui les ballote entre sécheresse et tempête de vent. La régularité de la combinaison de ces deux phénomènes maintient à un prix fort la viande dans toutes les contrées du pays.