La Russie va lancer le réacteur de la centrale nucléaire de Bushehr de l'Iran cette année, a annoncé jeudi Sergueï Kirienko, directeur de la compagnie de l'énergie nucléaire publique russe Rosatom, "Cette année sera l'année du lancement de Bushehr. Tous les travaux avancent selon le programme", a déclaré M. Kirienko, qui a pourtant refusé de répondre à la question sur la date exacte du lancement de la centrale. Il s'est aussi abstenu de parler de la possibilité de construire d'autres centrales nucléaires en Iran. Le projet de Bushehr, commencé par l'entreprise allemande kraftwerk Union A.G., une filiale de Siemens, dans les années 1970 sous le régime du schah Mohammad Reza Pahlavi, a été transféré à la Russie en 1995, la société allemande s'étant produit après la révolution islamique de 1979. La Rosatom, qui gère l'industrie et les sites nucléaires russes, a reporté plusieurs fois reporter le lancement de la centrale de Bushehr, située dans le sud de l'Iran, sur le golfe Persique. Néanmoins, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a regretté le refus apparent de l'Iran d'accepter l'offre de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur l'enrichissement d'uranium. "Nous regrettons le fait que l'Iran ne pense pas qu'il soit possible d'accepter la formule offerte en ce qui concerne la production de combustible pour le réacteur expérimental de Téhéran", a indiqué M. Lavrov, cité par l'agence Interfax. En vertu d'un avant-projet élaboré par l'AIEA, la plupart de l'uranium enrichi de basse pureté existant de l'Iran doit être transporté vers la Russie et la France, où il sera traité en barres de combustible d'une pureté de 20%. L'uranium enrichi d'un niveau supérieur sera ensuite rapporté à l'Iran. Jusqu'à présent, l'Iran n'a pas répondu à cette offre, et a posé son propre ultimatum plus tôt ce mois-ci. Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux ont accusé l'Iran de secrètement développer des armes nucléaires sous le camouflage d'un programme civil. L'Iran a réfuté les accusations, soulignant que son programme nucléaire vise seulement un objectif pacifique. Les discussions, tenues samedi à New York entre les négociateurs de l'Iran et les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, plus l'Allemagne, sur la question nucléaire iranienne, ont pris fin sans accord net.