L'option nucléaire est inscrite aujourd'hui dans le programme d'investissement du Royaume. La visite du président russe Vladimir Poutine au Maroc a été mise à profit par Rabat pour se rapprocher davantage de Moscou. Cette visite, qui, rappelons-le, intervient à un mois et demi de la présentation devant le Conseil de sécurité de l'ONU du fameux projet d'autonomie du Sahara occidental, a été l'occasion inespérée pour Mohamed VI, de tenter de convaincre son invité d'appuyer ce projet, qui apparemment ne trouve pas preneur au sein de la communauté internationale. La dernière déclaration du Néerlandais Peter Van Walsum, représentant spécial de l'ONU dans la région, affirmant que la souveraineté marocaine préconisée par Rabat ne pouvait résoudre le conflit, constitue un autre revers pour Rabat. L'autre dossier et non des moindres, à avoir fait l'objet d'un examen approfondi de la part de sa majesté et du président russe, a trait à la construction de la première centrale nucléaire marocaine à l'horizon 2017. C'est en effet, ce qu'a confirmé, hier le porte-parole de la compagnie russe Atomstroïexport. D'après Irina Essipova, la compagnie, qui s'occupe de la construction de centrales nucléaires à l'étranger, sera candidate à la concrétisation du projet marocain. Ce projet d'envergure a été annoncé, récemment, par des sources marocaines, affirmant que l'option nucléaire est inscrite aujourd'hui dans le programme d'investissement du Royaume. La décision est prise, mais la genèse des projets nucléaires est très longue. L'Agence internationale de l'énergie atomique a déjà trouvé un site d'implantation de centrale sur le littoral au sud de Casablanca. Le projet se confirme, d'autant plus que selon la même source, les représentants du Maroc qui ont tenu des discussions sur ce sujet le 31 août à Moscou ont déclaré que le lancement d'une centrale nucléaire au Maroc était prévu pour 2016-2017. La première centrale nucléaire au Maroc pourrait être construite près de Casablanca, centre économique du pays au bord de l'océan Atlantique, précise Irina Essipova. L'option nucléaire est inscrite aujourd'hui dans le programme d'investissement. La décision est prise, mais la genèse des projets nucléaires est très longue. L'Agence internationale de l'énergie atomique a déjà qualifié un site d'implantation de centrale sur le littoral au sud de Casablanca. La consommation d'électricité progresse chaque année de 8% au Maroc, pays pauvre en énergies fossiles. Dans le cadre d'un large programme, la Russie compte construire entre 40 et 50 réacteurs nucléaires à l'étranger d'ici 2030, a déclaré jeudi le chef de l'Agence fédérale russe de l'énergie atomique (Rosatom), Sergueï Kirienko. A noter que la société russe Atomstroïexport construit actuellement trois centrales à l'étranger, une à Tiawan en Chine, une à Kudankulam en Inde et la centrale controversée de Bouchehr en Iran. Elle participe également à un appel d'offres pour construire une centrale nucléaire dans le Nord de la Bulgarie à Béléné et s'est dite prête en mai à construire des centrales nucléaires en Turquie. Le Maroc, qui reproche à l'Algérie de vouloir acquérir l'énergie nucléaire, allant jusqu'à évoquer le «nucléaire de guerre», veut à tout prix construire sa propre centrale. A quelles fins? Selon des sources marocaines, le Royaume qui enregistre chaque année une augmentation de 8% de ses besoins en énergie nucléaire compte, à travers la centrale de Casablanca, mettre un terme aux perturbations fréquentes de l'alimentation en énergie électrique. Serait-ce la face visible de l'iceberg?