Les Etats-Unis et la Russie ont annoncé jeudi le lancement d'un dialogue économique formel pour discuter de leurs liens commerciaux et financiers croissants, ainsi que la conclusion d'un accord d'approvisionnement en uranium“Compte tenu de l'augmentation des investissements et des échanges commerciaux entre nos deux pays et de l'importance croissante de la Russie dans l'économie mondiale, les Etats-Unis et la Russie vont établir un dialogue économique formel pour discuter de questions d'intérêt commun”, ont indiqué les deux pays dans un communiqué commun. Des responsables de plusieurs ministères des deux pays participeront à ce dialogue destiné à devenir régulier, ainsi que des représentants des secteurs privés des deux pays, précise le communiqué publié par le département d'Etat. La première réunion se tiendra “au printemps à Washington”, indique le communiqué sans plus de précisions. Dans une annonce séparée, le département américain du Commerce a indiqué que les deux pays signeraient vendredi à Washington un accord libéralisant l'exportation d'uranium russe pour alimenter les centrales nucléaires américaines. “Cet accord fournira aux centrales américaines un approvisionnement fiable en combustible nucléaire en autorisant les exportations russes, tout en minimisant les perturbations dans la filière américaine d'enrichissement”, a assuré le ministère, dans un communiqué. Le texte, dont les termes définitifs n'ont pas été publiés, sera paraphé par le secrétaire américain au Commerce Carlos Gutierrez et le directeur de l'Agence fédérale russe de l'énergie atomique (Rosatom) Sergueï Kirienko, a précisé le département du Commerce. Il s'agit d'un amendement à un accord conclu en 1992, permettant notamment de fixer de nouvelles limites aux quantités d'uranium faiblement enrichi que la Russie pourra exporter aux Etats-Unis à partir de 2011, selon l'agence d'information sur les questions énergétiques Platts. Cet amendement doit également permettre à la Russie de vendre sans limite du combustible aux centrales américaines se dotant de nouveaux réacteurs, a précisé Platts, en citant une version provisoire du texte. Ces annonces interviennent malgré des tensions politiques croissantes entre les deux pays, notamment sur la question de l'indépendance du Kosovo que Washington soutient mais que Moscou refuse catégoriquement. Le programme américain de déploiement d'un bouclier antimissile en Europe de l'Est a également provoqué la fureur de la Russie, qui y voit une menace à ses frontières.