Le chef de la mission de l'ONU en Afghanistan, Kai Eide, a rencontré des membres actifs des talibans à Dubaï courant janvier en vue de pourparlers de paix, a déclaré, jeudi 28 janvier, un responsable de l'ONU. 'Les talibans ont fait une offre à l'envoyé spécial pour parler de pourparlers de paix', a indiqué le responsable qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, joint en marge de la conférence de Londres sur l'Afghanistan. 'Cette information a été transmise au gouvernement afghan et l'ONU espère que le gouvernement afghan va profiter de cette opportunité', a-t-il poursuivi. Selon l'agence de presse Reuters, qui cite un responsable, ces chefs militaires régionaux sont membres de la Choura des talibans de Quetta et l'entrevue a eu lieu le 8 janvier à Dubaï. 'Ils ont demandé une réunion pour discuter de pourparlers. Ils veulent une protection afin de pouvoir apparaître en public. Ils ne veulent pas disparatre dans des endroits comme Bagram', a-t-il ajouté en se référant au centre de détention de la principale base militaire américaine d'Afghanistan. Entre-temps, les dirigeants de la communauté internationale se sont entendus jeudi à Londres sur un calendrier concernant le transfert de la sécurité aux forces locales dans les provinces les plus stables à partir de fin 2010 ou début 2011. Dans leur déclaration finale, ils se sont également engagés à octroyer des fonds en faveur d'un plan destiné à convaincre les combattants talibans de renoncer à la violence, sans fournir de chiffres précis. Les participants ont soutenu le projet du président afghan Hamid Karzaï de réinsérer les talibans désireux de "rompre les liens avec Al-Qaïda et d'autres groupes terroristes et de poursuivre leurs objectifs politiques de façon pacifique". Le texte souligne que le transfert des responsabilités en matière de sécurité aux forces afghanes dans les provinces les plus calmes du pays commencerait "fin 2010/début 2011", l'armée afghane devant "conduire la majorité des opérations dans les zones" dangereuses "dans un délai de trois ans". Les participants ont salué la promesse d'Hamid Karzaï de réprimer la corruption et souligné qu'un sommet à Kaboul cette année serait l'occasion de proposer des projets précis pour soutenir son gouvernement. Hamid Karzaï a toutefois prévenu qu'il espérait une présence des troupes étrangères en Afghanistan dans les années à venir. Les alliés internationaux ont déclaré qu'ils s'engageraient à hauteur de 500 millions de dollars au moins pour le fonds de réconciliation en Afghanistan. Washington et ses alliés de l'OTAN doivent envoyer 37.000 hommes supplémentaires pour contrer les talibans, qui se sont emparés de plusieurs poches et ont attaqué avec succès le centre de Kaboul, base de l'exécutif afghan. Mais le président Barack Obama a annoncé qu'il projetait d'ordonner un début de retrait de soldats en juillet 2011. Dans un communiqué diffusé mercredi sur leur site web, les talibans ont rejeté le plan du président afghan, affirmant que les incitations financières n'auraient aucune influence sur leurs combattants. Aussi, des activistes talibans, dans une nouvelle vague de violence, se sont emparés vendredi matin d'un édifice à Lashkar Gah, capitale de la province afghane de Helmand (sud), avant de tenter de prendre pour cible plusieurs intérêts gouvernementaux à proximité.