Pourrions-nous soutenir que le match entre l'Egypte et l'Algérie s'était réellement déroulé sur le terrain sportif et non pas politique ? L'Egypte, dirigeants et population, ne peut pas adopter une politique arabe surtout et éventuellement africaine qui ne puisse pas lui assurer la position de domination hégémonique. Le seul problème qu'elle rencontre pour assurer une telle domination est qu'elle n'est intégrée à aucun pôle régional ou sous-régional. Elle ne fait pas partie du CCG (pays du Golfe), et elle ne fait pas partie du Maghreb bien qu'elle ait sollicité les pays du Maghreb, l'Algérie surtout, à l'effet de l'y intégrer. Depuis qu'elle a signé un accord stratégique avec les Etats-Unis, le même, se plaisent à dire les Etats-Unis que celui qui a été signé entre les Américains et Israël, l'Egypte estime qu'en assurant sa domination sur les pays arabes, elle ne pourra que renforcer sa position comme allié stratégique hors Otan et ainsi pouvoir jouer le rôle de pivot dans l'architecture internationale américaine, plus particulièrement dans la région. Quand bien même que le niveau de sa puissance militaire ne lui permettra pas de jouer un rôle mondial, l'Egypte ne renoncera cependant pas à l'espoir, qu'en tant qu'alliée active des Etats-Unis, de bénéficier du parrainage de la clause de pays le plus favorisé et pourra ainsi prétendre à une couverture militaire américaine pour prospérer à l'ombre de celle-ci. Elle joue également du pied à ses parrainages pour affirmer qu'elle seule pourrait à la fois stabiliser la région militairement et politiquement et même économiquement si les décisions de coopération avec les puissances étrangères et les patronats étrangers passent par elle. L'Egypte a déjà annoncé qu'elle pourra servir de moteur économique pour la région et de puissance régionale pour assurer la stabilité, et donc la sécurité énergétique des pays occidentaux. Le fait qu'elle a obtenu que le siège de la Ligue arabe se trouve en permanence au Caire, qu'elle a placé un des siens à la tête de l'organisation de la Francophonie ainsi que le siège de celle-ci également au Caire, le fait également que, lors du sommet d'Alger, elle avait refusé des réformes dans le fonctionnement de la Ligue, atteste qu'elle tient à dominer le monde arabe. A ce titre, tout ce qu'elle entreprend rentre dans cette vision, celle de dominer le monde arabe, y compris dans les disciplines du sport. Son ennemi stratégique n'est plus Israël.