Ali Hamouche. Rédacteur en chef adjoint du quotidien sportif Le Buteur Les matches entre l'Algérie et l'Egypte ont toujours été spéciaux. Les deux équipes se sont affrontées cette fois-ci pour la Coupe d'Afrique, organisée tous les deux ans, alors que le premier s'est joué pour une place au Mondial qui a lieu une fois tous les quatre ans. Cette rencontre était plutôt sportive et moins haineuse. Je suppose que les Egyptiens ont compris la leçon et réagissent de manière à redorer l'image de leur pays. N'oublions pas que les Egyptiens aspiraient, par ce match, à entrer dans l'histoire avec une troisième Coupe d'Afrique en faisant oublier à leurs fervents supporters leur élimination pour la Coupe du monde. Mais la hargne égyptienne. J'estime que les Verts sont brillamment montés en puissance. D'autre part, le moral des joueurs semble être au beau fixe, et cela on peut le remarquer dans leur jeu et leur façon de manier leurs adversaires. Jean-Pierre Esso. Directeur du site web Okabol.com Je dirai que chaque match a sa vérité. L'Egypte a voulu démontrer au monde que son élimination n'était qu'un « accident » et qu'elle est maître en Afrique (double championne en titre). L'exception, c'est juste la première fois que ces deux équipes se sont retrouvées face à face en demi-finales d'une Coupe d'Afrique. Dans les autres éditions, je me souviens d'un match de 3e place en Côte d'Ivoire en 1984, un match de poule en 1990 (en Algérie d'ailleurs, avec une équipe égyptienne de juniors) et un autre match de poule en Tunisie en 2004. A chaque fois, les Fennecs l'ont emporté. Par ailleurs, l'Egypte a démontré sa supériorité sportive durant cette CAN Orange, Angola 2010. Sa dernière victime, le Cameroun, battue trois fois en deux éditions, reconnaît le talent des Pharaons. Le public sportif de ce pays avait fait de l'Egypte son favori logique. Jalal Bouzrara. Présentateur de L'Match sur Medi 1 Sat Le match opposant l'Algérie à l'Egypte pour la finale de la CAN était une opportunité pour aplanir les tensions. C'était un match de foot avec un esprit sportif, après les erreurs commises des deux côtés. Ce sont les médias qui ont été derrière la haine et les provocations du mois de novembre. Sur le terrain, les choses se sont déroulées le plus normalement. Malgré la victoire réalisée par l'Algérie lors de sa dernière sortie, elle ne doit pas pour autant sous-estimer le potentiel égyptien, double champion d'Afrique. La majorité des pays du Maghreb était derrière l'Algérie, en particulier le Maroc, mon pays. Pour moi, l'équipe de Rabah Saâdane a déjà atteint son objectif, en arrachant une place pour la Coupe du monde. Je tiens également à lancer un appel à nos confrères journalistes en rappelant que quoi qu'il arrive, le sélectionneur algérien n'est pas le seul responsable du résultat ! Aliou Goloko. Consultant sportif Ness El CAN sur Nessma TV L'Algérie et l'Egypte sont deux grands pays du football africain issus du monde arabe. Ils ont un héritage culturel de paix et de fraternité religieuse à préserver. L'Egypte a fait le deuil de son élimination, les menaces de la FIFA et de la CAF planent sur les deux équipes. Donc, aucune des équipes n'avait droit à l'erreur. Mais c'est clair, c'était un match de guerriers comme l'est toute rencontre Egypte-Algérie. Je tiens à préciser que si les Africains, même ceux qui ont été éliminés lors de la CAN, ont plus soutenu l'Algérie, c'est parce qu'ils s'en sentent plus proches de l'Algérie. Sur le plan politique, Alger a toujours été une vraie capitale panafricaine et les Africains connaissent mieux les joueurs qui évoluent pour la plupart en Europe, ce qui n'est pas le cas des Egyptiens. Et sur le plan culturel, l'Algérie fait beaucoup d'efforts envers l'Afrique subsaharienne.