Retombée n Il faut bien le reconnaître : la défaite des pharaons face à l'Algérie fragilise politiquement Moubarak et peut-être plus son héritier, Gamal, son fils qu'il compte introniser à sa place. Le raïs n'avait pas besoin de ce camouflet d'une défaite qui fait rugir la rue ; une rue qui gronde au Caire ce sont des soucis en perspective pour le gouvernement. Le moment était vraiment mal choisi pour le «zaïm» d'endosser un échec sportif de la taille mondiale d'autant que la politique du Caire a toujours été de se placer en leadership du monde arabe. Et pour cause, elle avait tout à gagner grâce à ce rang privilégié qu'elle s'était auto-offert, l'Egypte s'était bien placée au niveau de la CAF, (la confédération africaine du football) où la famille Fahim, a toujours fait la pluie et le beau temps de père en fils. En fait «Oum eddounia» s'est toujours arrangée pour placer ses pions un peu partout à travers les institutions régionales et internationales, son statut supposé de leader lui ouvrant toutes les portes. Elle a réussi, par exemple, à faire élire à la tête des nations unies son poulain Boutros Boutros Ghali. Au niveau de l'Agence atomique de Vienne, elle a réussi, là encore, à faire élire son cerveau scientifique le plus en vue, Mohamed Baradaï. Il lui aurait suffi de trois voix, trois petites voix pour que son protégé de ministre de la culture soit propulsé à la tête de l'Unesco, il y a quelques mois à peine. C'est encore un Egyptien au FMI qui talonne l'actuel directeur général, Dominique Straus Kahn à qui il doit d'avoir été dénoncé pour ses comportements extraconjugaux. C'est bien sûr grâce au talent indéniable de l'auteur, mais surtout au forcing du Caire, qu'un egyptien a reçu le prix Nobel de littérature. Nous pourrions continuer longtemps dans cette veine, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Une chose est sûre, et la preuve nous a été administrée dernièrement : L'Egypte ne supporte pas d'être en deuxième place et manifestement se refusera toujours d'occuper un strapontin. Ce qui explique pourquoi la victoire de l'Algérie à la qualification de la Coupe du monde face à une équipe égyptienne qui a utilisé tous les moyens les plus sournois pour y parvenir, a réussi à faire sortir Le Caire de ses gonds. Les insultes à la radio et dans les chaînes privées à l'endroit de notre pays, de ses valeurs et de ses symboles ne sont que les conséquences de l'échec d'un système politique peu habitué à jouer les seconds rôles dans un monde dont il croit être le tuteur idéologique et politique. Les gesticulations de Moubarak à la Chambre des députés, le rappel de son ambassadeur à Alger et la constitution d'une cellule de crise en disent long sur un pays qui n'a de frère que ses intérêts les plus immédiats. Tout le reste n'est que de la poudre aux yeux. On s'en rend parfaitement compte aujourd'hui.