Une réunion de consultation de haut niveau, consacrée au Soudan, s'est tenue, dimanche, à Addis-Abeba, en marge du 14e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) lors de laquelle le colonel Mouamar El Gueddafi, guide de la révolution libyenne, a déclaré que le président de la République du Malawi, Bingu Wa Mutharika, va le remplacer et prendra le relais à la tête de l'UA. M.Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité à l'Union africaine (UA), a déclaré qu'il s'agissait d'une réunion de consultation de haut niveau sur le Soudan et dont l'initiative a été prise simultanément par l'Union africaine et les Nations unies. Il a rajouté, en présence du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon et le président de la commission de l'UA, Jean Ping, cette réunion qui a regroupé l'Algérie, l'Afrique du Sud, l'Ethiopie, le Niger, le Tchad et le Soudan, a donné lieu à des échanges de points de vue entre les participants en vue de promouvoir les objectifs de paix à travers l'ensemble du territoire soudanais. Il a indiqué aussi que cette initiative a été prise pour favoriser le succès des échéances politique prévues dans ce pays, notamment les élections présidentielles et générales, en avril 2010, et le référendum sur le Sud de ce pays en janvier 2011. A la veille de ce sommet, l'UA a décrété 2010 comme étant l'année de la paix et de la sécurité, avec l'espoir que cela va contribuer à mettre fin aux conflits et aux crises qui cahotent certaines régions du continent. D'après ceux qui ont participé à ce sommet, ce dernier sera consacré aux technologies de l'information et de la communication (TIC) qui sont, d'après leur point de vue, des défis et perspectives pour le développement en Afrique. Selon un rapport établi par le département de la communication de l'UA, ces technologies étaient définies comme étant un vecteur important dans la réduction et la diminution de la pauvreté sur le continent africain, notamment les crises au Darfour, en Somalie et la situation en Guinée et au Madagascar. En outre, les dirigeants africains devront adopter une déclaration sur le thème de ces technologies et leur rôle dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Les chefs d'Etat et de gouvernement ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes de l'accident d'avion de la compagnie éthiopienne Ethiopian Airlines qui s'est écrasé, le 25 janvier, au large du Liban. Par ailleurs, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a exprimé le soutien africain aux victimes du séisme dévastateur qui a frappé Haïti le 12 janvier. Il a affirmé, en s'exprimant à l'ouverture du 14e sommet de l'UA, que "ce qui arrive en Haïti est une tragédie qui transcende les frontières". Il a aussi ajouté que l'Afrique, étant la terre d'origine de ces populations haïtiennes meurtries, est au premier chef concernée. Il a souligné, en outre, la dette de l'Afrique vis-à-vis d'Haïti, c'était la première République noire du monde en 1804, qui a porté le flambeau de l'émancipation du peuple noir et qui a payé un lourd tribut pour cela. Par ailleurs, il a salué les efforts de plusieurs pays africains qui ont apporté leur aide à ce pays des Caraïbes, ravagé le 12 janvier par un séisme de magnitude de 7 degrés sur l'échelle ouverte de Richter et qui a causé la mort de près de 170 000 personnes et un million de sans-abri. Il a rappelé aussi, dans son discours, que la Commission de l'UA a ouvert un compte spécial pour Haïti à la BAD (Banque africaine de développement) au nom de ce qu'il a appelé "le devoir de mémoire et de solidarité" de l'Afrique envers ce pays. D'autre part, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réitéré l'appui de l'organisation onusienne aux efforts menés par l'Union africaine pour rétablir la paix et la sécurité dans le continent. En intervenant à l'ouverture du 14e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, M. Ban Ki-moon a affirmé l'appui et le soutien sans réserve des Nations unies aux efforts visant le règlement des crises et conflits qui continuent d'affecter l'Afrique. Il a aussi souligné que leurs défis sont partagés ainsi que leurs préoccupations. En ajoutant que l'avenir de l'Afrique figure parmi les préoccupations des Nations unies et que la coopération Sud-Sud est en train de se développer, en estimant que l'Afrique possède tous les atouts qui lui permettent de prendre en charge ses problèmes. M. Ban Ki-moon a plaidé, dans ce sens, pour le renforcement du savoir et des nouvelles technologies de l'information et de la communication, dont c'est le thème pour ce 14e sommet, pour contribuer efficacement au développement durable du continent et relever ainsi les nouveaux défis imposés par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). De son côté, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a fait un tour d'horizon des différents conflits qui persistent en Afrique, en se penchant plus sur la nécessité de privilégier la voie du dialogue pour résoudre ces crises. Par la même occasion, il a condamné les coups d'Etat successifs et la prise de pouvoir par la force dans certains pays africains, tout en mettant en garde contre ce genre d'attitudes antidémocratiques. Il a dit que l'UA a adopté une position ferme à l'égard de ce genre de pratiques, citant notamment les cas de Guinée et de Madagascar. Par ailleurs, il a exprimé l'appui de l'organisation panafricaine aux consensus déjà engagés pour permettre un "retour immédiat" à l'ordre constitutionnel dans ces pays. Pour sa part, le président du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero, invité lui aussi à ce sommet en qualité de président de l'Union européenne, a exprimé l'engagement de son pays à œuvrer conjointement avec l'UA pour développer un partenariat qui soit bénéfique et concret aux deux parties. Il ajoute, ainsi, que l'Espagne s'engage à renforcer sa coopération avec l'UA pour l'éradication de la misère et de la pauvreté en Afrique. S'adressant aux participants à ce sommet, le chef du gouvernement espagnol leur a assuré qu'ils seront toujours à leurs côtés, car ils ont besoin d'une Afrique unie, forte et prospère. Les participants ont estimé que cette consultation a été positive et qu'elle a donné lieu à une compréhension plus claire des enjeux qui doivent animer l'action commune de tous les acteurs intervenant sur la scène politique au Soudan. Ils espèrent évidemment que d'autres occasions se présentent pour harmoniser encore davantage l'action de la communauté internationale en soutien aux efforts que mène l'Union africaine au Soudan.