S'achemine-t-on vers une nouvelle guerre au Proche-Orient ? il semblerait bien que l'attitude d'Israël risque de précipiter toute la région dans un nouveau chaos. Ainsi, et après avoir mis maints obstacles à la reprise des négociations de paix, en refusant catégoriquement tout gèle des colonies juives dans les territoires occupés, il semblerait que les Israéliens soient impliqués dans des assassinats ciblés contre des responsables du Hamas palestinien. Hier c'est un second chef du mouvement de résistance palestinien qui a été visé par un attentat. En effet, deux enfants ont été légèrement blessés, par l'explosion de la voiture d'un chef local du Hamas à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. La voiture de Youssef Sarsour était garée sur un parking en face de son domicile lorsqu'elle a explosé pour une raison qui reste à déterminer. Les deux enfants ont été blessés par des éclats de verre. Au-delà de ces attaques, c'est l'attitude des officiels israéliens qui risque de compromettre tout effort de paix. Ainsi, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a prévenu lundi que le processus de paix bloqué avec la Syrie pourrait être un mauvais augure pour l'avenir de la région du Moyen-Orient. "En l'absence d'un arrangement avec la Syrie, nous risquons d'entrer dans un affrontement belliqueux avec elle susceptible d'atteindre une guerre régionale totale," a déclaré Barak aux officiers supérieurs des Forces de défense israéliennes (IDF), selon le quotidien local Ha'aretz. "A l'image de la réalité habituelle au Moyen-orient, nous nous asseyerons immédiatement (avec les Syriens) après une telle guerre et négocierons sur les mêmes questions que nous discutons avec eux depuis 15 ans," a indiqué le ministre de la Défense. Selon le quotidien Ha'aretz, Barak appelle depuis à une reprise des discussions de paix avec Damas, mais sa mise en garde contre une guerre régionale est significative en ce qu'elle est d'une brutalité et d'une véhémence peu caractérisées. Après le lancement de l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza dirigée par le Hamas à la fin de l'année 2008, la Syrie a officiellement suspendu ses discussions de paix indirectes -- débutées en mai 2008 sous l'égide de la Turquie -- avec l'Etat juif. La Syrie a indiqué qu'elle pourrait reprendre des discussions indirectes avec le gouvernement israélien pourvu qu'elles soient focalisées sur un retrait total d'Israël des plateaux du Golan, une zone stratégique saisie en 1967 et annexée en 1981 sans la reconnaissance de la communauté internationale. Pour sa part, le ministère libanais des Affaires étrangères (AE), a souligné lundi que le plus grand défi à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies "vient d'Israël et de sa violation de cette résolution depuis 2006". "Le bureau des médias du ministère a publié un communiqué en réponse aux dernières remarques de l'assistant de la secrétaire d'Etat américaine chargé des affaires du Proche-Orient, l'ambassadeur Jeffrey Feltman, en ce qui concerne les menaces répétitives d'Israël contre le Liban", a indiqué NNA. "Il est important pour le ministère d'attirer l'attention sur le fait que le plus grand défi à la résolution 1701 provient d'Israël lui-même étant donné qu'il a violé la résolution plus de 6.000 fois depuis 2006", a poursuivi NNA. L'ambassadeur Feltman a condamné dimanche le Hezbollah pour ses violations de la résolution 1701 en faisant du trafic d'armes dans le sud. La résolution 1701 a mis fin aux 34 jours de guerre entre Israël et le groupe armé chiite du Hezbollah en 2006, et renforcé la mission de maintien de la paix de la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) dans le sud du Liban.