Les réserves de changes ont atteint 77,78 milliards de dollars à fin décembre 2006 contre 56,18 milliards de dollars à fin 2005, a indiqué dimanche dernier le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, lors d'une réunion tenue au siège de la Banque d'Algérie avec les P-DG des banques et des établissements financiers, consacrée à la présentation des tendances monétaires et financières au 2eme semestre 2006. "Ce niveau des réserves de changes (77,78 milliards de dollars) représente 68% du PIB de l'année 2006, a-t-il ajouté. Ce qui veut dire, plus de deux tiers du revenu national pour cette année. En effet, la situation financière de l'Algérie a été marquée encore une fois en 2006 par un excès de liquidités bancaires mais sans effet inflationniste, grâce à la politique monétaire menée par la Banque d'Algérie pour résorber ces excédents", a indiqué encore une fois M. Mohamed Laksaci. Parallèlement, l'encours de la dette extérieure à moyen et long terme est tombé à 5 milliards de dollars à fin 2006, soit seulement 6,5% des réserves de changes et 4,4% du produit intérieur brut. Ce qui fait dire au gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, que "la vulnérabilité de l'économie nationale aux chocs externes liés à l'endettement extérieur est ainsi évacuée". La viabilité de la balance des paiements, en 2006, est ancrée sur des prix des hydrocarbures en hausse, avec un prix moyen de 65,85 dollars le baril en 2006 par rapport à 54,64 dollars le baril en 2005. En valeur, les exportations des hydrocarbures ont enregistré une augmentation de 17,37%, passant de 45,59 milliards de dollars en 2005 à 53,51 milliards de dollars en 2006. Les exportations des biens hors hydrocarbures ont atteint en 2006 un milliard de dollars, contre seulement 0,74 milliard de dollars en 2005. Elles demeurent ainsi marginales et témoignent de la faible diversification de l'économie nationale. Par ailleurs, la Banque d'Algérie affirme que le déficit de la balance des revenus de facteurs a reculé au cours de l'année grâce à l'augmentation d'un milliard de dollars des revenus des facteurs au profit de l'Algérie. Par contre, les revenus de facteurs au profit du reste du monde, inhérents à la part des associés de Sonatrach, sont passés de 4,74 milliards de dollars en 2005 à 5,29 milliards de dollars en 2006, poursuivant ainsi leur train haussier. Le document de la Banque d'Algérie relève aussi la hausse des revenus des facteurs au profit du reste du monde au titre des autres investissements directs étrangers en 2006. Parallèlement, la note de conjoncture souligne que les intérêts perçus sur les placements des réserves de changes officiels par la Banque d'Algérie "augmentent progressivement et améliorent donc la balance des revenus des facteurs. Leur effet a été significatif en 2006, particulièrement au second semestre". La Banque d'Algérie évoque dans la note l'accroissement des crédits à l'économie, dans un contexte de surliquidité bancaire. L'analyse de la structure des crédits par secteur juridique indique qu'une plus grande partie des flux de crédits a été allouée au secteur privé.