Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a donné l'ordre dimanche à l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (AEOI) d'entamer le travail d'enrichissement d'uranium à un taux de 20%, a rapporté l'agence de presse Mehr News Agency. Le président iranien a néanmoins affirmé que l'Iran était toujours prêt à échanger les combustibles nucléaires avec des puissances du monde, selon le reportage. Dans un discours prononcé à l'occasion d'une exposition sur les accomplissements technologiques de laser en Iran, le président Ahmadinejad a indiqué à Ali Akbar Salehi, vice-président iranien et chef de l'AEOI, qui était également présent : "M. Salehi, vous commencez le travail d'enrichissement d'uranium à 20% et en même temps, nous sommes prêts à négocier pour échanger les combustibles (nucléaires)", selon Mehr News Agency. Notons que le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a déclaré samedi avoir un 'très bon' entretien avec Yukiya Amano, nouveau chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), sur l'échange d'uranium. "Aujourd'hui j'ai un très bon entretien avec M. Amano. Nous avons discuté et échangé nos vues sur divers problèmes et la proposition sur la table", a déclaré M. Mottaki au cours d'une conférence de presse en marge de la Conférence sur la sécurité de Muncih. A propos de l'acheminement d'uranium faiblement enrichi iranien à l'étranger en échange d'uranium hautement enrichi qui pourrait petre utilisé dans un réacteur civil, M. Mottaki a souligné qu'il y a une volonté politique pour un tel arrangement, mais les modalités et les mécanismes pour cet échange nécessitent encore des clarifications. Les Américains et les Allemands restent pourtant méfiants. En déclarant que "la porte pour la diplomatie avec l'Iran demeure ouverte", le conseiller américain pour la sécurité nationale James Jones a affirmé à la Conférence sur la sécurité de Munich que "la provocation curieuse" de l'Iran oblige Washington et ses alliés à intensifier leur pression. Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a indiqué pour sa part que "s'il y a vraiment une nouvelle approche de coopération, il faut des actions concrètes de la part de l'Iran". "Un accord avec l'AIEA doit être basé sur la confiance. Mais cela ne doit remplacer les négociations pour assurer la nature civile du programme nucléaire de l'Iran", a-t-il souligné.