L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé mercredi une nouvelle base de données en ligne sur les inégalités largement répandues entre les hommes et les femmes en matière d'accès à la terre. Cette base de données, intitulée " Genre et droit à la terre " et élaborée en consultation avec les services statistiques nationaux, les universités, les organisations de la société civile et d'autres sources dans le monde, offre des informations mises à jour sur la façon dont les hommes et les femmes dans 78 pays ne sont pas égaux en matière de droits juridiques et d'accès à la terre. Dans une bonne partie du monde, les femmes viennent loin derrière les hommes en ce qui a trait à la propriété des terres agricoles et l'accès aux revenus provenant de la terre, et cela bien qu'elles soient les principales productrices de cultures vivrières et qu'elles jouent un rôle crucial au sein de leurs foyers. " La disparité dans l'accès aux terres est l'une des principales causes des inégalités sociales et économiques entre les hommes et les femmes dans les zones rurales. Elle met en péril la sécurité alimentaire des ménages et des communautés, et affecte la sécurité alimentaire nationale et le développement ", indique Marcela Villarreal, directrice de la division parité, équité et emploi rural de la FAO. La base de données offre aux décideurs et autres utilisateurs une meilleure image des grands changements sociaux, économiques, politiques et culturels qui influent sur l'accès à la terre et le respect des droits fonciers des femmes. " Les décideurs ont, d'une part, une source exhaustive de renseignements sur les facteurs les plus pertinents en matière d'égalité en droit foncier dans leur pays et, d'autre part, la possibilité de faire des comparaisons entre les tendances et l'état du droit dans leur propre pays et d'autres pays", explique Zoraida Garcia, experte en parité et développement. Dans de nombreux cas, les constitutions nationales reconnaissent aux hommes et aux femmes les mêmes droits sur la terre, mais la réalité quotidienne est tout autre. Souvent, ces droits sont bafoués du fait de lois contradictoires ou de pratiques traditionnelles et institutionnelles qui ont la vie dure et attribuent les titres de propriété et l'héritage des terres aux hommes ou à la famille du père décédé. Pour rappel, la Finlande et la FAO ont convenu d'aider les pays à mettre au point des systèmes durables et abordables d'administration foncière afin d'améliorer la sécurité foncière et la gestion des terres en milieu rural comme urbain. " Une administration foncière efficace et transparente joue un rôle important pour garantir la sécurité foncière des populations rurales et urbaines ", indique Alexander Müller, Sous-Directeur général de la FAO. " Le projet répond à une demande réelle dans un contexte où les administrations foncières manquent généralement d'outils logiciels adaptés et flexibles, indispensables pour une organisation efficace des cadastres et des processus d'enregistrement foncier ", fait-il remarquer. Pour un budget de 2,4 millions de dollars, ce projet aidera les Etats membres de la FAO à tester et à adopter une technologie open source à faible coût pour améliorer la maintenance de leurs registres cadastraux. Il sera lancé dans 3 pays pilotes: Ghana, Népal et Samoa. Le projet encouragera les systèmes informatiques à moindre coût permettant d'améliorer la transparence et l'équité de la gouvernance. L'introduction de systèmes de technologies de l'information pour l'enregistrement des droits fonciers est un des meilleurs moyens de réduire les pratiques corrompues et non transparentes de gestion des terres. En outre, des systèmes informatiques efficaces améliorent la structure et l'accessibilité des archives, facilitant les décisions informées et une plus vaste diffusion des données.