Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé à Tunis la stratégie du secteur agricole de l'institution pour la période 2010-2014. Selon un communiqué de la BAD rendu public mardi, cette stratégie vise à positionner l'institution pour lui permettre de contribuer, plus efficacement et à une plus grande échelle, au développement de la productivité agricole, à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté en Afrique, tout en favorisant la préservation des ressources naturelles. La stratégie, a ajouté le communiqué, se concentre sur les infrastructures agricoles et la gestion des ressources naturelles renouvelables, deux piliers qui se renforcent mutuellement et où le Groupe de la Banque africaine de developpement a fait preuve d'une compétence et d'un avantage comparatif considérables. La stratégie est conçue de telle sorte que les interventions du Groupe de la BAD restent ciblées, sélectives et novatrices pour renforcer leur pertinence, leur efficacité et leur durabilité dans le secteur agricole. Couplée à une collaboration étroite et aux synergies avec les partenaires au développement et le secteur privé, elle contribuera efficacement à la concrétisation de la vision pour l'agriculture africaine. Elle s'enracine sur les principes directeurs suivants : sélectivité et complémentarité, appropriation par les pays et alignement, attention aux petits exploitants et au marché, partenariats renforcés, accent sur les spécificités de genre, responsabilisation environnementale, production de savoir et obligation de rendre des comptes. La stratégie du secteur de l'agriculture est conforme aux priorités de la stratégie à mi-terme du Groupe de la Banque et au rapport des plénipotentiaires du Fonds africain de développement (FAD-11). Elle est alignée sur le Cadre du programme global de développement de l'agriculture en Afrique (CAADP) et sur les orientations de la Réponse à la crise alimentaire africaine 2008. Le document est également conforme aux autres politiques et stratégies du Groupe de la Banque, y compris celles qui concernent l'intégration régionale, le développement du secteur privé, l'enseignement supérieur, la science et la technologie, les orientations stratégiques sur la gouvernance, les États fragiles, la mise à jour du Plan d'action sur le genre (2009-2011), le développement et la gestion du savoir, et la gestion du risque climatique. Selon les estimations, l'agriculture fournit des emplois à temps plein à 70% des 900 millions de personnes qui vivent sur le continent africain, et que bon nombre de ménages tirent leurs revenus de l'agriculture. Quelque 200 millions d'Africains sont confrontés à l'insécurité alimentaire, tandis que la croissance économique en Afrique sub- saharienne a été en moyenne aux alentours de 3% au cours des 25 dernières années. Au cours des deux dernières décennies, le PIB agricole par agriculteur et par an a enregistré une croissance inférieure à 1% en Afrique,contre 2% en Asie et près de 3% en Amérique latine. La majeure partie de la croissance est liée à l'augmentation des surfaces cultivées plutôt qu'à des gains de productivité. Au rythme actuel et sauf accroissement des investissements dans les moteurs du développement agricole, on estime que l'Afrique pourra nourrir moins de la moitié de sa population d'ici 2015. Le conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé à Tunis la stratégie du secteur agricole de l'institution pour la période 2010-2014.