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La BAD ouvre un bureau à Alger pour accompagner le programme économique 2010-2014 Assistance technique, conseil, travaux analytiques et promotion du secteur privé
Photo : Riad Par Smaïl Boughazi La Banque africaine de développement (BAD) a inauguré la semaine dernière son bureau à Alger. Il s'agit du 25e depuis 2005. Cette institution régionale marquera ainsi sa présence effective en Algérie, même si ses actions sont innombrables depuis plusieurs années. Cette banque orientera désormais son action vers l'assistance technique, le conseil, le renforcement des capacités, les travaux analytiques et la promotion du secteur privé étant donné que l'Algérie a décidé de ne plus recourir aux financements extérieurs. Selon les explications fournies par la représentante de cette banque à Alger, «l'ouverture de ce bureau entre dans le cadre de la décentralisation de la BAD». Selon elle, l'Algérie qui est membre fondateur de cette banque, dont elle est le 4e actionnaire africain, «a, en effet, entamé dès 2006 une procédure de remboursement par anticipation de tous ses prêts auprès de la BAD et peut financer seule ses programmes d'investissement». «Nous avons convenu avec les autorités d'un cadre juridique d'intervention, et nos actions, pour ce qui concerne notamment le secteur privé, se feront en conformité avec la législation algérienne», avait-elle expliqué. Il y a lieu de noter qu'au 31 décembre 2009 la BAD avait approuvé 30 opérations en faveur de l'Algérie portant sur 23 projets d'un montant de 3,2 milliards de dollars, sous forme de lignes de crédit, de programmes d'assistance technique ou d'appui à des réformes. La BAD a ainsi apporté sa garantie auprès d'une banque algérienne pour permettre à une société privée de leasing d'obtenir des ressources financières devant servir à appuyer des petites et moyennes entreprises dans leurs investissements. En outre, un accord a été signé avec le ministère des Finances pour trois projets de 900 000 dollars chacun sous forme de dons, qui concernent la réforme du système bancaire, le système d'information du ministère des Finances ainsi que l'accompagnement de la CNED dans ses missions. Donc, à présent, le rôle que jouera cette institution régionale est primordial pour l'économie algérienne, sachant que, de l'avis même de la représentante de la BAD, l'expérience, tout au long de son parcours, bénéficiera énormément aux différents créneaux de l'économie nationale. Cette banque a, en effet, réalisé plusieurs projets qui contribuent au développement socio-économique des pays membres. Les demandes de financement des projets et programmes par les pays membres doivent être conformes aux politiques et stratégies conjointes de développement conclues par ces pays et la BAD. L'identification des projets pourrait nécessiter une assistance des experts de la BAD, particulièrement dans les pays de catégorie A de la banque (ou les PMR les moins développés ayant un PNB par habitant de moins de 785 dollars des E.U. et qui ne sont admissibles qu'aux ressources concessionnelles du FAD). La BAD peut fournir une assistance technique au pays pour l'aider à identifier et préparer un projet pour un financement éventuel. L'Unité des partenariats et de la coopération de la banque mobilise des fonds sans conditions des 24 pays membres non régionaux avec lesquels l'institution a également conclu des ententes bilatérales de partenariat pour les subventions relatives à l'assistance technique, au renforcement des capacités et à l'étude de faisabilité. En décembre 2007, 38 pays africains étaient classés dans cette catégorie alors que 13 autres pays, considérés comme pays à revenus moyens, n'avaient accès qu'aux ressources de la BAD. Il est utile de rappeler quelques chiffres concernant l'action de la banque au niveau continental. En 2009, 186 opérations (133 en 2008) pour 12,57 milliards de dollars ont été approuvées. Pour la période allant de 1967 à 2009, pas moins de 3 414 opérations ont été réalisées, soit 73,57 milliards de dollars. Les principaux secteurs couverts par ces opérations sont les infrastructures multisecteurs (programme de réforme de la gouvernance etc.), le secteur financier, l'agriculture de développement rural, le secteur social, l'industrie et les mines, l'environnement et le développement urbain. S. B. Augmentation du capital de la BAD : l'Algérie n'a pas encore décidé Le président de la BAD a révélé la semaine dernière lors d'un point de presse animé à l'issue de l'inauguration que les gouverneurs représentant les pays membres africains ont décidé d'augmenter le capital de la banque à hauteur de 200% pour le porter de 32 mds de dollars actuellement à 96 milliards de dollars. «Cette augmentation du capital, commente le conférencier, est très importante puisqu'elle va donner à la BAD des moyens supplémentaires pour financer le développement dans le continent». M. Kaberuka a précisé néanmoins que la banque attendait maintenant la réaction des pays actionnaires non africains en mai prochain quant à leur éventuelle participation à cette augmentation. Pour ce qui concerne notre pays, le ministre des Finances a soutenu que, si l'Algérie «veut préserver ses droits de vote et sa position dans le capital de la BAD, il faudra qu'elle souscrive à l'augmentation du capital», précisant qu'aucune décision n'a été encore prise par l'Algérie concernant les montants à souscrire. Priorités opérationnelles de la BAD pour 2008-2012 La banque renforcera la sélectivité et donnera la priorité à l'infrastructure, à la gouvernance, au développement du secteur privé et à l'enseignement supérieur. Par ses investissements dans ces secteurs, elle favorisera directement l'intégration régionale, l'aide aux pays à revenu intermédiaire et aux Etats fragiles, le développement humain et l'agriculture. La création du savoir, le changement climatique et les questions du genre seront prises en compte dans toutes les opérations de l'institution. S. B. Bref historique de la BAD Créée en 1963 à Khartoum, la BAD est une institution multilatérale régionale de financement du développement, dont le capital est détenu à 60% par les pays africains et à 40% par des pays hors-Afrique. Le groupe de la BAD, qui comprend la Banque africaine de développement, le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN), compte parmi les cinq principales banques multilatérales de développement au monde. Ses actionnaires sont composés de 78 Etats, dont 53 pays membres régionaux (tout le continent africain), et 25 membres non régionaux (pays de l'Union européenne, Etats-Unis, Argentine, Brésil, Canada, Chine, Inde, Japon, Arabie saoudite et Turquie). Durant la crise économique mondiale, la BAD a porté son financement aux pays africains de 5,8 milliards de dollars (mds de dollars) par an à 11,6 mds de dollars. Depuis trois ans, la BAD a augmenté le financement des projets du secteur privé en Afrique atteignant actuellement le rythme de 1,5 md de dollars/an.