Les autorités américaines ont annoncé vendredi la fermeture de deux banques américaines, l'une du Nevada et l'autre de l'Etat de Washington, ce qui porte à 22 le nombre de faillites d'établissements bancaires depuis le début de l'année aux Etats-Unis. La Carson River Community Bank, dont le siège est à Carson City dans le Nevada, a été fermée, a déclaré l'Agence fédérale de garantie des dépôts bancaires (FDIC). L'autre banque à faire faillite est la Rainier Pacific Bank, de Tacoma, dans l'Etat de Washington, indique la FDIC. La FDIC a indiqué cette semaine que le nombre de banques américaines "à problèmes" avait bondi de 27% au quatrième trimestre 2009, en passant à 702, soit le plus haut niveau depuis 1993, ce qui est le signe que la reprise du secteur bancaire américain demeure inégale. Depuis janvier 2008, 187 banques américaines ont fait faillite. Les autorités américaines ont d'ores et déjà estimé que 2010 serait sans doute l'année où le nombre de banques en faillites serait à son apogée. Les banques et institutions financières qui ont bénéficié d'aides telles Fannie Mae et AIG enregistre aussi des contreparformances. Ainsi, Fannie Mae, premier organisme de refinancement immobilier aux Etats-Unis, a annoncé vendredi avoir subi une perte de 16,3 milliards de dollars (12 milliards d'euros) au quatrième trimestre, ce qui le contraint à faire à nouveau appel au Trésor. La société, passée sous le contrôle de l'Etat, a indiqué que sa perte s'élevait à 15,2 milliards de dollars avant le versement de 1,2 milliard de dollars de dividendes pour les actions préférentielles détenues par l'Etat. Sur l'ensemble de 2009, le total de ses pertes s'élève à 74,4 milliards de dollars contre 59,8 milliards en 2008. La Federal Housing Finance Agency, le régulateur de Fannie Mae, a demandé 15,3 milliards de dollars supplémentaires au Trésor, ce qui portera le soutien total de la puissance publique à 76,2 milliards de dollars. Pour sa part, l'assureur américain AIG, nationalisé en septembre 2008 pour éviter la faillite, a annoncé être repassé dans le rouge vendredi avec une perte nette de 8,87 milliards de dollars au dernier trimestre, et enregistre ainsi une perte nette de 10,9 milliards en 2009. AIG redresse cependant la barre par rapport à une année 2008 catastrophique, où ses pertes avaient atteint 99,2 milliards, ce qui avait poussé le gouvernement à en prendre le contrôle en le renflouant avec plus de 182 milliards d'argent public. La perte au dernier trimestre est "principalement imputable" à des amortissements et au paiement d'intérêts pour 6,2 milliards, dont 5,2 milliards sont liés au remboursement de 25 milliards à la Réserve de New York, indique AIG dans son communiqué. Ramenées par action, hors exceptionnels et ajustées des éléments particuliers, les pertes atteignent 53,23 dollars au dernier trimestre et 46,40 dollars sur l'année. Elles sont ainsi bien plus importantes que les attentes du marché, qui tablait sur une perte par action de 3,94 dollars au dernier trimestre, 17,19 pour l'année. AIG a annoncé la semaine dernière qu'elle fermait sa division de produits financiers, qui a représenté jusqu'à 2.000 milliards de positions, tout en conservant quelques contrats pour quelque 300 milliards de dollars. Bien que nationalisé à 80%, AIG reste coté en Bourse. La publication de ces résultats a entraîné une forte chute du titre dans les premières heures de cotation à la Bourse de New York.