Le système de transport par canalisation du tronçon algérien des gazoducs transméditerranéens vient d'être renforcé par l'apport d'un 3e gazoduc mis en service officiellement dimanche à Bir El Ater (Tébessa) en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Cette conduite longue de 549 km permettra, selon le ministre, "d'augmenter la capacité de transport à près de 7 milliards de m3 par an, totalisant un apport financier en devises lourdes d'un montant de 1,5 milliard de dollars". Selon un exposé présenté par le sous-directeur technique de "Gazoduc Enrico Mattei" (GEM), chargé de l'exploitation, du comptage et de la maintenance des gazoducs transméditerranéens Algérie-Tunisie-Italie, le système de transport par canalisation se compose, après la mise en service de ce dernier projet, de trois canalisations de 349 km chacune et d'une station de compression desservant 10 clients étrangers, notamment européens. La dimension internationale du transport du gaz naturel est affirmée par la mise en service, en 1982, du gazoduc GO1 puis du GO2 en 1987 reliant l'Algérie à l'Italie via la Tunisie et le détroit de Sicile, et grâce au récent gazoduc (GO3), a rappelé le même responsable, avant de préciser que la capacité des ouvrages "Enrico Mattei" atteindra les 33,7 milliards de m3 de gaz naturel par an. Pour rappel, les travaux de réalisation de la base principale du gazoduc GK3 devant relier Hassi R'mel, El Kala et Skikda, ont lancés récemment. Le GK3 est un projet capital, car il permettra d'accroître de 9 milliards de m3/an la capacité de transport de gaz en Algérie. Ce gazoduc contribuera à la satisfaction des besoins internes, notamment ceux de Sonelgaz pour la génération d'électricité ainsi qu'à alimenter le futur train de GNL, en cours de construction à Skikda et le futur gazoduc Galsi qui reliera l'Algérie à l'Italie. Il contribuera, d'une part, à augmenter la capacité des systèmes de transport existants, le GK1 et le GK2, de 15 milliards de m3 par an et à assurer l'alimentation du futur méga train GNL de Skikda et, d'autre part, à répondre aux attentes des populations en matière d'alimentation en gaz naturel. Le GK3 constitue donc de fait une nouvelle route pour l'exportation de gaz vers l'Europe. Il faut dire que l'Algérie s'est engagée à mettre sur pied une stratégie énergétique solide. A l'heure actuelle, les résultats sont satisfaisants. Ainsi, l'Algérie poursuit ses projets de développement gazier. L'Algérie a consenti d'importants efforts afin d'accroître ses propres réserves en gaz naturel ainsi que les investissements entrepris pour le renforcement de sa commercialisation. Deux gazoducs, Transmed et Enrico Mattei relient déjà le pays à l'Espagne et à l'Italie. Toutefois, un nouveau gazoduc de 200 kilomètres, le gazoduc Medgaz, reliant l'Algérie à l'Espagne, devrait être fonctionnel à la mi-2010, et aura une capacité de huit milliards de m3 de gaz par an. L'Italie, quant à elle, devrait assister au lancement des travaux d'un nouveau gazoduc, le Galsi, dont la capacité annuelle atteindra également les huit milliards de m3. L'Algérie pourrait exporter 62 milliards de m3 de gaz par an vers l'Europe, au cours des cinq prochaines années. Samira G. Ferphos La production de phosphate atteindra 6 millions de tonnes par an Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a visité, à Bir El Ater, une daïra située à une centaine de km du chef-lieu de wilaya de Tébessa, les gisements de phosphate et le complexe minier de Djebel Onk. Sur les lieux, un représentant de la direction de la Société des mines de phosphate (SOMIPHOS), relevant du groupe FERPHOS, a précisé que le bassin phosphatier de Djebel Onk, situé non loin de la frontière algéro-tunisienne, se subdivise en quatre gisements principaux, à savoir Djebel Onk Sud et Nord, Bled El Hadba et Oued Betita. Les différentes campagnes de recherches et d'exploration ont abouti à la détermination et à l'expertise de 2,2 milliards de tonnes de réserves géologiques de phosphate recelé par ce bassin. Dans l'optique de renforcer la production, le groupe FERPHOS a élaboré, en coordination avec le ministère de tutelle, un plan de développement à moyen terme, prévoyant une production de 6 millions de tonnes par an de phosphate marchand, dont quatre millions de tonnes pour la transformation chimique locale avec, en parallèle, le développement des carrières et des lignes d'enrichissement, a-t-on indiqué.