Apparemment, tout va bien entre l'Algérie et la France après la tension qu'ont connue les relations entre les deux pays ces dernières semaines. Au cours d'une conférence de presse tenue vendredi à Paris, l'ambassadeur d'Algérie en France, M. Missoum Sbih, tente de désamorcer cette tension en refusant de parler de crise. En effet, le diplomate estime qu'il n'y a pas eu de crise entre les deux pays mais plutôt une crispation sur certaines questions jugée selon lui "sensibles". Ces questions comprennent, entre autres, l'affaire du diplomate Mohamed Ziane Hasseni, les moines de Tibhirine, l'inscription de l'Algérie sur cette liste des pays dits à risque". Sur cette dernière, il a souligné la détermination des pouvoirs publics à obtenir le retrait de l'Algérie de la liste des pays à risque, qui a été bien signifiée à la partie française. Passant en revue les nombreux dossiers ayant suscité la polémique de part et d'autre. Le diplomate a précisé que l'affaire du diplomate Hasseni, " est entre les mains de la justice. Nous savons que notre diplomate est innocent et nous attendons un non-lieu définitif" a-t-il indiqué. Cependant, concernant le refus d'Alger de recevoir le chef de la diplomatie française rapporté par la presse française, M. Sbih estime, en démentant ces informations, que les autorités algériennes n'ont jamais refusé de recevoir le ministre français des Affaires étrangères. "M. Bernard Kouchner devait effectuer une visite en Algérie le 18 janvier dernier, à l'invitation de son homologue, M. Mourad Medelci. C'est le ministre français qui a demandé son report", a-t-il souligné. S'expliquant sur la visite du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika en France, l'ambassadeur a tenu à apporter des précisions à ce sujet, en affirmant qu'il n'y a jamais eu de report de cette visite. Dans ce contexte, il a rappelé que "c'est le président Nicolas Sarkozy qui a invité le président Bouteflika pour effectuer une visite d'Etat en France et que l'invitation a été acceptée et sa date doit être fixée d'un commun accord", a-t-il indiqué tout en estimant que "l'importance politique et diplomatique de cette visite implique un climat nouveau et favorable pour lui assurer tout le succès attendu". Evoquant, la récente visite en Algérie du Secrétaire général de l'Elysée, M. Paul Guéant, et du conseiller diplomate, M. Jean-David Levitte, reçus par le Premier ministre M. Ahmed Ouyahia, accompagné du chef de la diplomatie, M. Mourad Medelci, l'ambassadeur a rappelé que cette visite "a été préparée" et "permis au "Premier ministre M. Ahmed Ouyahia de faire un état des lieux sans complaisance sur les relations bilatérales" et "à la délégation française de mieux identifier les questions pendantes et la dimension des attentes algériennes". Par ailleurs, insistant sur "la dimension humaine" des relations entre les deux pays qui doit être un facteur d'équilibre. M. Sbih, a précisé qu'un groupe de travail se penche actuellement sur les modifications à apporter aux accords de 1968."L'Algérie ne s'inscrit pas dans la problématique des flux migratoires. L'importance de la communauté algérienne en France et la densité de ses rapports avec la France font que la revalorisation de ces accords est nécessaire pour leur donner un contenu substantiel qui reflétera l'importance de cette dimension humaine et préservera les intérêts de notre communauté", a-t-il souligné. Cependant, sur le volet économique des relations bilatérales, l'ambassadeur a indiqué que "la partie française doit faire davantage d'efforts pour encourager les investissements en Algérie, le transfert de technologie et du savoir-faire", tout en qualifiant de "justes" les mesures prises par les pouvoirs publics pour défendre l'économie nationale. Toutefois, il a annoncé la tenue, le 25 mars prochain, de la première réunion du Conseil d'Administration du Centre culturel algérien à Paris. Créé conformément au décret présidentiel d'août dernier portant statut-type des centres culturels algériens à l'étranger. "Cet établissement, doit jouer son rôle dans le rayonnement de la culture nationale à l'étranger et le renforcement des liens entre le pays et la communauté nationale à l'étranger", a-t-il conclut.