Mohammed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, qui a séjourné, jeudi et vendredi, à Washington, pour une visite de travail et au cours de laquelle il a eu des consultations avec de hauts responsables américains, a qualifié de "dynamique nouvelle" l'évolution des relations économiques, politiques, militaires et sécuritaires entre les deux pays, appelant à l'ouverture de nouveaux champs de coopération à la mesure des potentialités que recèlent les deux économies."Mes différents entretiens me donnent la certitude que nos relations évoluent dans le bon sens, au bénéfice de nos deux pays, de nos deux peuples et de nos deux économies, même s'il reste des lacunes à combler pour donner toute la mesure au développement de nos potentialités d'échanges, de coopération et de partenariat dans plusieurs domaines" dira-t-il "Ce qui a intéressé, le plus, mes interlocuteurs, c'est l'effort interne de l'Algérie au bénéfice de son développement général et au bénéfice aussi de la réconciliation nationale. Je crois que ce que nous faisons pour sortir le pays de l'impasse de décennie noire, est perçu comme une politique très sage et une politique parfaitement positive", a fait remarquer le ministre. Pour M. Bedjaoui, qui milite pour une diplomatie active, l'Algérie "est un partenaire sérieux" pour les Etats-Unis, "un partenaire qui devient de plus en plus important", mais aussi un pays qui dispose de nombreux atouts qui feront de lui, à brève échéance "un pays émergent dans le bassin méditerranéen et en Afrique". M Bejaoui affirme : "nos relations sont bonnes. Elles sont bâties sur la confiance réciproque et l'intérêt mutuel, mais peuvent s'améliorer considérablement du fait des possibilités qui existent de part et d'autre, pas seulement dans le domaine énergétique, mais également dans divers autres secteurs comme les industries, les infrastructures, l'agriculture, la santé, les sciences ou les technologies nouvelles", a-t-il fait remarquer, citant aussi l'excellence de la coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et au plan militaire. "Nous avons avec les Etats-Unis une coopération ouverte sur le plan militaire, sécuritaire, consulaire, des échanges d'informations et autres. Et cela dans l'intérêt de nos deux pays et de nos deux peuples'', a-t-il affirmé, Concernant la coopération militaire, le ministre insistera sur son importance, qu'il s'agisse de la lutte contre le terrorisme ou de la formation des officiers, mais écartera tout de suite toute ambiguïté sur ce qui a été rapporté à tort concernant une éventuelle demande américaine d'installer dans le pays une base dans le cadre du futur commandement unifié des Etats-Unis en Afrique. "Les Etats-Unis ne nous ont jamais demandé d'installer un tel commandement en Algérie", a dit le ministre, réitérant la position de principe qui a toujours été observée par l'Algérie dès l'indépendance, à savoir, son refus de toute base étrangère dans le pays. "Tout le reste n'est que spéculation'', a-t-il souligné, précisant que l'Algérie n'est nullement repliée sur elle-même et qu'elle "développe, et continuera à développer et à approfondir autant qu'il le faudra sa coopération militaire et sécuritaire avec les Etats-Unis et tout autre pays qui pourrait contribuer à mettre en échec le terrorisme". Les relations algéro-américaines dans les domaines économique, militaire, sécuritaire et politique connaissent, en effet, une dynamique nouvelle avec une augmentation substantielle des échanges commerciaux, ainsi qu'une hausse et une diversification des investissements américains. Cette dynamique entre Alger et Washington, si elle a permis d'asseoir un climat de confiance dans les relations économique, militaire et sécuritaire, appelle, selon nombre d'observateurs, à un approfondissement des relations politiques, d'autant que les deux pays partagent plusieurs préoccupations sur la scène politique régionale et internationale.