L'Association cotonnière africaine (ACA) a clôturé, vendredi soir, à Yaoundé ses 8èmes Journées annuelles avec une décision d'élaborer des "plans stratégiques régionaux consolidés au niveau continental" pour sauver la filière du coton africain marquée par une chute de plus de 60% de la production. L'ACA a décidé d'adapter ses stratégies, ses objectifs et son organisation aux mutations du système économique mondial en élaborant une planification dite stratégique prévue d'être adoptée au terme de sa prochaine Assemblée générale annoncée pour février 2010 à Khartoum au Soudan. La mise en œuvre de cette planification entend tenir compte de la configuration du continent en cinq communautés économiques régionales, a indiqué lors d'une conférence de presse à l'issue des travaux de l'ACA vendredi soir dans la capitale camerounaise, le Sénégalais Bachir Diop, réélu pour un nouveau mandat de 2 ans non renouvelable au poste de président de cette institution. "Nous allons tenir des ateliers régionaux, faire le recensement de l'ensemble des sociétés cotonnières et leurs partenaires", a-t-il assuré. Yaoundé (Cameroun) pour l'Afrique centrale, Bamako (Mali) pour l'Afrique de l'Ouest, Dar es Salam (Tanzanie) pour l'Afrique de l'Est et australe puis Khartoum (Soudan) pour l'Afrique du Nord ont été retenues pour les ateliers régionaux, mais le calendrier des actions à faire n'a pas été communiqué. La semaine prochaine déjà aura lieu à Douala, la métropole économique camerounaise, une concertation d'une cinquantaine d'experts, de développeurs et surtout de chercheurs burkinabè sur la problématique du coton génétiquement modifié, cultivé depuis deux ans par le Burkina Faso et controversé en ce moment sur le continent. L'ACA affirme continuer de dénoncer avec véhémence les subventions octroyées par les puissances industrialisées à leurs producteurs cotonniers, notamment les Etats-Unis, créant de ce fait une concurrence déloyale au détriment de l'Afrique. En 2007, cette association évaluait à 250 milliards de francs CFA les déficits cumulés du coton africain causés par ces subventions. Notons que le président de l'ACA, le Sénégalais Bachir Diop plaide pour un plan Marshall en faveur du coton africain affecté par une crise sans précédent. Dans une interview à Xinhua il a estimé que pour développer les OGM, il faut d'abord résoudre les problèmes d' accès aux intrants agricoles et développer la recherche agronomique. Il a, dans ce sens, indiqué que la chute de cours mondiaux du coton et la flambée des prix des intrants agricoles sont deux éléments qui ont fait que les producteurs n'y trouvaient plus leur compte, ils ont diminué les surfaces ou même abandonné la culture du coton pour certains. Il faut savoir qu'il y a certains pays qui ont été rayés de la carte cotonnière mondiale, des pays comme la Guinée-Bissau, la Gambie, la Guinée-Conakry, le Niger ou la Centrafrique. Certains ont complètement disparu ; pour d'autres, ce sont des traces de coton qui existent. Donc, la situation est très grave. Maintenant, on assiste à une remontée des cours, nous souhaitons que ça dure. Les cours mondiaux des intrants agricoles se sont améliorés. C'est moins cher, parce que c'était lié à la hausse des cours du pétrole. Souhaitons que ces éléments de conjoncture, associés aux efforts que nous avons fournis pendant ces dernières années, nous permettent de relancer durablement la filière cotonnière.