Un séminaire de trois jours a été organisé, la semaine dernière à Tunis, par le Groupe de la Banque sous le thème : "Mise en œuvre de projets axée sur les résultats rapides." au cours de cette rencontre les participants ont appelé au démarrage de la phase pilote avec des projets choisis dans des pays parmi les moins performants en termes de retards au démarrage ; Interrogé sur ce qui justifie l'initiative de la BAD d'introduire cette approche dans les processus opérationnels de la Banque, M. Lamine N'Dongo, économiste, a indiqué que l'atelier vise essentiellement à familiariser le staff professionnel de la Banque, particulièrement les équipes de projets de cinq pays pilotes que sont le Cameroun, le Ghana, le Kenya, le Mali et la Tanzanie et à les outiller dans leurs interactions avec leurs homologues dans ces pays. " Le portefeuille du Groupe de la Banque est caractérisé par des retards importants tant au niveau de la réalisation du premier décaissement des prêts et dons qu'au niveau de l'exécution des opérations sur le terrain ", estime-t-il, expliquant que les délais de décaissement effectif pour les portefeuilles des trois dernières années ont été en moyenne de 20 mois après l'approbation, avec des délais de signature, de mise en vigueur et de prise d'effet qui restent encore longs. M. N'Dongo a également précisé que "Cette situation, comme on peut l'imaginer a eu un impact négatif sur la qualité du portefeuille de la Banque, avec des taux de décaissement encore modestes, une tendance à la hausse des projets âgés; puis un niveau quasi stable des projets à problèmes ; et un niveau des projets à risque qui reste relativement élevé malgré une tendance à la baisse. Le Groupe de la Banque a pris des mesures importantes de rationalisation des processus opérationnels dans le cadre des réformes institutionnelles engagées depuis 2006, qui incluent : la réduction du nombre de conditions spécifiques, le renforcement du processus de revue, la simplification des règles d'acquisition, l'harmonisation des procédures avec les autres bailleurs de fonds, l'accroissement relatif de la fréquence des supervisions et le renforcement de la présence sur le terrain avec une délégation d'autorité renforcée pour la gestion du portefeuille. Malgré ces mesures les retards subsistent encore, comme le montre la performance en matière de premier décaissement des projets approuvés au cours des trois dernières années ; et ce sont ces retards qui sont causés dans une large mesure par des contraintes au niveau des pays emprunteurs que l'approche des résultats rapides visent à améliorer, a expliqué M. N'Dongo. L'approche des résultats rapides est un ensemble de principes de gestion qui a été initié il y a quelques décennies dans le secteur privé qui permet aux équipes des projets " d'obtenir très vite des résultats concrets sur le terrain, généralement en 100 jours ". Depuis une dizaine d'années, indique-t-on, cette méthodologie est utilisée dans le secteur public, notamment dans les pays en voie de développement. Elle fait appel à des approches très participatives ralliant les parties prenantes autour de priorités communes et d'objectifs stratégiques partagés et procède par l'utilisation progressive de résultats à court terme pour induire des changements organisationnels de grande échelle à travers le renforcement des capacités. Cette approche, a précisé M. N'Dongo, constitue une nouvelle façon de travailler à travers une forte appropriation par les équipes des projets et leur responsabilisation, une plus grande focalisation sur les résultats, une forte mobilisation des parties prenantes et l'adoption de systèmes rigoureux de suivi-évaluation et d'incitation appropriés. Dans son allocution d'ouverture, M. Thomas Hurley, Directeur à la BAD, avait souligné l'importance du séminaire, basé sur l'approche de la rapidité des résultats, notant que la réussite de sa mise en œuvre et les résultats obtenus étaient vitaux dans l'accomplissement de la mission de la Banque.