L'euro a poursuivi son redressement hier, gagnant 0,5% face au billet vert, à 1,348 dollar contre un euro, et par rapport à la devise japonaise à 124,6 yens. 'Le recul des inquiétudes lié à la crise grecque ne milite plus pour un violent recul de l'euro', estime un analyste, après l'accord intervenu en fin de semaine dernière entre les chefs d'Etats et de gouvernements européens, accord prévoyant l'octroi d'un prêt de la part des pays de la zone euro au cas où un partenaire subirait une défiance du marché. La monnaie unique bénéficie en outre d'indicateurs économiques de bonne augure pour la poursuite de la reprise économique sur le Vieux Continent. Ainsi, l'indice BCI du climat des affaires dans la zone euro s'est à nouveau redressé en mars, passant de -0,65 à -0,32 ce mois-ci, et affiche ainsi une année de croissance ininterrompue. L'euro remontait également face au yen à 124,40 yens contre 124,08 yens vendredi. Le dollar progressait légèrement face à la monnaie nippone à 92,54 yens contre 92,47 yens vendredi soi. Les dirigeants européens ont conclu la semaine dernière un accord sur une aide d'urgence, avec recours au FMI, à la Grèce si elle en éprouve le besoin, ce qui "a aidé à faire revenir un semblant de confiance sur les marchés, notamment vis-à-vis de l'euro", notait Mitul Kotecha, analyste de Crédit Agricole CIB. De plus, "même si le risque d'une défaillance de la Grèce est désormais très faible, de nouvelles mesures d'austérité, les problèmes budgétaires d'autres pays européens - illustrés par l'abaissement de la note de crédit du Portugal (la semaine dernière) - et leur impact négatif sur la croissance, suggèrent que l'Europe et l'euro vont être en proie à un certain nombre de problèmes pendant encore quelques temps", prévenait Mitul Kotecha. La crise grecque, "avec l'implication du FMI, a mis en lumière l'incapacité de la zone euro à résoudre seule ses problèmes", ajoutait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Ainsi, "la Grèce est un signe avant-coureur" de dangers à venir pour l'Union européenne, estimait M. Kotecha. Les cambistes craignent une contagion de la crise grecque à plusieurs pays de la périphérie de la zone euro qui sont en prise avec des difficultés budgétaires, comme le Portugal, l'Espagne, et l'Italie. Dans ce contexte, les cambistes suivront de près l'émission d'obligations à sept ans lancée lundi par la Grèce et visant à lever plusieurs milliards d'euros. La Grèce pourrait cependant par la suite repasser au second plan alors que l'attention des investisseurs se tourne vers une série d'indicateurs économiques aux Etats-Unis cette semaine, culminant vendredi avec les chiffres mensuels de l'emploi et du chômage, indicateur majeur pour déterminer l'ampleur et la vigueur de la reprise. En attendant, l'euro effaçait une partie de son rebond après la publication d'une stagnation des revenus des ménages américains en février, alors que les analystes attendaient une légère progression, faisant chuter le taux d'épargne des ménages à 3,1%, son plus bas niveau depuis octobre 2008. Vers 13H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 89,98 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,4963 dollar. La monnaie helvétique reculait face à l'euro à 1,4325 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,0655 franc suisse pour un dollar. L'once d'or a fini à 1111,25 dollars au fixing du matin contre 1096 dollars vendredi soir. Le yuan chinois a terminé à 6,8264 yuans pour un dollar contre 6,8270 yuans vendredi.