L'amélioration de l'euro sur le marché des devises aura été de courte durée. Le Dollar a profité des derniers indicateurs de conjoncture américains pour remonter sur les 1,34/euro entre banques. L'euro a par ailleurs été de nouveau pénalisé par le retour de l'inquiétude au sujet de la dette de la Grèce... Les investisseurs craignent en effet qu'Athènes ait du mal à lever dans de bonnes conditions les quelque 10 Milliards d'Euros dont le pays a encore besoin d'ici au mois de mai. Le Dollar américain a, de son côté, bénéficié des dernières statistiques plutôt encourageantes outre-Atlantique : L'économie US a créé 162.000 emplois en mars, soit le niveau le plus élevé depuis trois ans. Même si certains experts s'attendaient à un chiffre supérieur, la lente amélioration du marché de l'emploi a rassuré les marchés... Hier, l'indice ISM des services est aussi ressorti en nette hausse, confirmant la reprise progressive de l'économie américaine. À noter que la vigueur du Dollar coïncide avec le retour du rendement des emprunts d'État américains à 10 ans au-dessus de la barre des 4%, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis 18 mois... L'évolution des taux sur les T-Bonds sera surveillée de près dans les prochaines semaines, certains investisseurs craignant en effet qu'une tension sur les rendements n'entraîne des résurgences inflationnistes et enraye la reprise économique... Vers 13H10 GMT (15H10 à Paris), l'euro cotait 1,3346 dollar contre 1,3397 dollar mardi à 21h00 GMT, après être tombé à 1,3326 dollar vers 12H20 GMT, un plus bas depuis l'annonce d'un accord européen pour aider la Grèce le 26 mars. L'euro perdait un peu de terrain face au yen à 125,16 yens contre 125,64 yens la veille. Le dollar se stabilisait face à la devise nippone, à 93,77 yens contre 93,78 yens mardi soir. "L'euro demeure contraint par la Grèce", notait Stuart Bennett, analyste chez Crédit Agricole CIB. Le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, a assuré mardi que la Grèce ne cherchait pas à modifier l'accord conclu fin mars en vue d'un éventuel soutien financier par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour aider le pays à redresser ses comptes publics. "Mais cela n'a pas suffi à calmer les nerfs du marché", poursuivait M. Bennett. En effet, les éventuelles mesures d'aides demeurent très floues alors que "ces derniers jours ont montré qu'il est de moins en moins probable que la Grèce ait la capacité de régler seule ses problèmes", prévenaient les analystes de Commerzbank. De plus, les cambistes craignent toujours une contagion de la crise grecque à d'autres pays du sud de la zone euro en proie à des difficultés budgétaires, comme le Portugal, l'Espagne et l'Italie. Renforçant ces inquiétudes, l'activité dans la zone euro a stagné au quatrième trimestre, selon des chiffres révisés à la baisse mercredi. L'office européen des statistiques Eurostat tablait jusqu'à présent sur une croissance de 0,1% au quatrième trimestre. "Les points clef (de cette publication) sont que la récession s'est aggravée en Italie, et que le PIB du Portugal a été révisé à la baisse, passant d'une stagnation à une nouvelle contraction de 0,2%, deux données plus mauvaises qu'attendu", commentait Joshua Raymond, analyste chez City Index. Ainsi, "les investisseurs devraient rester sensibles à tout indicateur économique qui pourrait montrer que les efforts de reprise en Europe déraillent", prévenait l'analyste. Vers 13H10 GMT, la livre britannique baissait légèrement face à l'euro à 87,84 pence pour un euro, et reculait face au dollar à 1,5194 dollar. La monnaie helvétique se stabilisait face à l'euro à 1,4321 franc suisse pour un euro, mais baissait face au dollar à 1,0730 franc suisse pour un dollar.